Le résultat des injections à visées de rajeunissement

Les actes à visée esthétique ont pour objectif de rendre plus heureux. Il arrive cependant parfois que l’effet escompté ne soit pas atteint et que ces actes augmentent au contraire des troubles psychologiques préexistants.

 L’effet esthétique des acides hyaluroniques varie en fonction de l’état de la peau, de la zone du visage traitée (plus ou moins mobile), de la quantité de produit injecté, de la technique d’injection (profonde ou en surface) et du mode de vie du patient (l’exposition au soleil, tabagisme …) et enfin, de l’expressivité de la zone traitée (la durée du produit est en moyenne plus faible sur les zones les plus mobiles).

Le résultat est généralement appréciable très rapidement (quelques jours à une ou deux semaines). Dans la plupart des cas, il sera possible si on le désire d’effectuer une action de comblement complémentaire. Il faut se garder de toute retouche précoce car le gonflement induit par le filler peut être inégal et conduire à des erreurs d’analyse

Utilisés avec la toxine botulique, les fillers sont le traitement phare du vieillissement débutant et maintiennent leur intérêt dans les stades suivants, soit en complément d’une chirurgie soit avec des résultat plus limités, lorsque le ou la patiente refuse la chirurgie.

Pour la Toxine Botulique, le rajeunissement est le plus souvent obtenu en contrepartie d’une diminution, voire disparition, de certaines expressions du visage. Cet aspect doit être pesé pour éviter les risques de déconvenues notamment si vous êtes acteur, présentateur…

Les résultats seront visibles au bout de quelques jours, mais pendant environ quinze jours, les effets sur le visage peuvent être variables (voire dissymétriques à certains moments) avant de finir par se stabiliser. Lors des premières séances, au bout de 3 à 6 mois, les effets positifs auront normalement disparu.

Il faut savoir que ce produit agissant sur le tonus musculaire et sur l’hydratation cutanée, des variations d’effet peuvent se produire entre deux patients, mais aussi sur un même patient, d’une séance à l’autre. D’autre part, en raison de la particularité de fabrication de la toxine, il peut exister des variations de concentration du produit d’un flacon à l’autre pouvant aller jusqu’à 20%.

La répétition des séances permet un réel affinement dans l’analyse des résultats obtenus et donc l’optimisation du résultat de chaque séance, mais aussi dans l’optimisation de l’effet anti-vieillissement avec le temps. Il est bien évident que ceci n’est concevable que si le patient et le chirurgien collaborent activement au processus.

Le patient doit participer au processus :

– en venant dans les temps à ses contrôles : ni trop tôt, ni trop tard ! – Il est tout à fait exclu de se présenter pour une nouvelle séance 3 à 4 mois après une injection précédente en disant que « cela n’a pas marché » ou que « cela n’était pas bien la dernière fois », car n’ayant pas vu l’effet à un mois, le praticien ne pourra pas ajuster ses injections. Il est tout aussi déraisonnable de vouloir des corrections systématiques (effet vaccin) ou trop prématurées (dans les vingt premiers jours post injection).

– en évitant les séances à droite à gauche qui  ne permettent pas  l’optimisation à long terme

– en acceptant les variations d’effet inhérentes aux variations intrinsèques du produit

Le praticien doit quant à lui :

– ne pas se contenter d’injecter le patient de façon répétitive, mais ré-analyser à chaque séance sa mimique, les résultats déjà obtenus dans le passé et le but final recherché. – Et ajuster ses injections en conséquence. Il lui faut par exemple détecter un possible transfert d’activité d’un muscle à l’autre au fur et à mesure des séances. Ainsi, un patient peut abaisser fortement le coin de sa bouche en utilisant son muscle DAO et après quelques séances utiliser pour cela son muscle platysma, le DAO ayant perdu l’habitude de travailler. Il est bien évident que le praticien devra tenir compte de cette évolution de la mimique, dans les séances suivantes.

– voir le patient en cas de résultat jugé décevant, afin de comprendre quel est le problème, analyser la cause (une cause extérieure par exemple un bleu entraînant une migration, une variation dans le produit entraînant un résultat moins satisfaisant que d’habitude, une baisse d’effet chez ce patient, un choix non optimal dans la séance précédente),   expliquer, traiter,  voire ajuster les séances ultérieures.

L’injection de toxine botulique est un acte très technique, mais n’est pas une science exacte reproductible (ni d’un patient à l’autre, ni même chez un patient d’une séance à l’autre). Il ne faut donc pas en attendre la perfection, mais à court terme une amélioration esthétique et sur le long terme, un ralentissement du vieillissement

En conclusion, les injections de toxine botulique comme celles de fillers doivent être réalisées par un praticien habilité, qui informe clairement le patient des bénéfices escomptés et des risques à envisager, qui garantit la traçabilité du produit injecté, et qui  réalise ses injections en s’adaptant aux spécificités anatomiques de chaque patient. Le patient doit lui participer pleinement au processus en informant le praticien de toute variation de son état de santé, en participant pleinement à la décision sur les effets recherchés et la nature des injections à effectuer, et en respectant les consignes pré et post injections.

Les patients régulièrement injectés ne voient quelquefois plus beaucoup de différence d’une séance à l’aitre. Par contre, ils constatent une réelle différence entre leur vieillissement et celui des personnes de leur entourage qui ne se font pas traiter pour le vieillissement.