Définition et principes : plastie abdominale

Il faut savoir que la plastie abdominale permet de regalber le ventre. Le résultat ne pourra être maintenu que par la pratique journalière d’exercices abdominaux et par le maintien d’un poids stable.

Pour résumer

La plastie abdominale ne peut pas techniquement être réalisée s’ il n’y a pas d’excès de peau et que la graisse est intra abdominale, car il est impensable de liposucer dans les organes.

La plastie abdominale ne doit pas être réalisée si le patient n’est pas prêt à contrôler son poids et à effectuer  de la gymnastique journalière dans les suites, car il est totalement inutile de lui faire subir une intervention, et de lui créer une cicatrice, si le résultat est appelé à disparaître rapidement.

Pour être satisfait du résultat d’une plastie abdominale, il importe de comprendre ce que l’on peut attendre des différentes techniques, de réfléchir au résultat que l’on veut obtenir, et aux contraintes que l’on est prêt à accepter dans les suites.

Une liposuccion ne peut être vraiment efficace si la peau n’est pas tonique mais peut constituer un choix réfléchi si le patient a besoin d’un effet d’amincissement habillé, ne se sent pas en état de supporter une intervention plus conséquente – et surtout si il est conscient des limites et inconvénients de ce choix.

A l’inverse, lorsque l’excès de peau est vraiment très important et que le ventre présente des bourrelets importants qui continuent latéralement sur les hanches et des fesses très tombantes, il faudra effectuer un body lift pour améliorer harmonieusement le corps.

Enfin, lorsque seul le ventre est vraiment très endommagé – suite à des naissances multiples par exemple (jumeaux, triplés, quadruplés), il peut arriver qu’il soit nécessaire d’associer deux plasties abdominales en même temps pour corriger efficacement son apparence : la première remontant les tissus du haut du ventre vers les seins, et la seconde pour corriger le bas du ventre tirant les tissus vers le pubis. La patiente aura alors 2 cicatrices dissimulées dans ses sous vêtements (une dans l’horizontale de la brassière du soutient gorge, la seconde dans le bord supérieur d’un string). Dans les cas extrêmes une cicatrice verticale peut s’avérer nécessaire.

Lors de la consultation, le Dr Le Louarn discutera avec vous de l’ensemble des techniques qui lui paraissent applicables et réalisables dans votre cas et des résultats que l’on peut en attendre. Il est non seulement tout à fait légitime mais recommandé de lui faire part de ce que vous voulez afin que le programme opératoire soit adapté à vos désirs.

A – Théories et principes de la plastie abdominale

Les quatre techniques de plastie abdominale

Technique standard

 C’est la technique de chirurgie classique qui était réalisée par tous les chirurgiens avant les travaux de Le Louarn et Pascal avec une dissection allant jusqu’au sillon sous mammaire, résection d’un fuseau de peau de la région situé sous l’ombilic (le nombril), traction de la peau sus-jacentes vers le pubis et suture. L’ombilic est replacé en position normale grâce à une incision faite dans la peau abaissée. La cicatrice est placée au-dessus des poils pubiens et déborde dans les plis de l’aine.

Cette intervention présentait l’avantage d’être facile à réaliser mais l’inconvénient d’entrainer trop fréquemment d’importantes complications au point d’être appelée « l’abominable plastie » ou « l’abominoplastie ».  En effet, la nécrose cutanée étendue, l’épanchement lymphatique, l’hématome étendu, le bombement résiduel au dessus du nombril, la cicatrice remontant en dehors des sous vêtements, étaient courants.

Mini-abdominoplastie

Cette technique a d’abord été proposée dans les cas de relâchement les plus légers car la plastie abdominale standard faisait peur.
Le décollement est limité à la partie basse (sous ombilicale), et le fuseau de peau retiré est plus petit. Si la durée de l’acte opératoire est plus courte et que cette intervention est très facile à réaliser techniquement, elle présente l’inconvénient majeur d’avoir TOUS LES RISQUES D’UNE PLASTIE ABDOMINALE STANDARD : nécrose cutanée étendue, épanchement lymphatique, hématome étendu, bombement résiduel au dessus du nombril, cicatrice remontant en dehors des sous vêtements et surtout descente du nombril en position tout à fait anormale dans le bas du ventre. Ce qui donne un aspect étrange en maillot de bain.
C’est donc une technique à éviter en raison de son rapport bénéfice risques défavorable

Reverse abdominoplastie

La peau n’est pas redrapée vers le pubis mais vers les seins. Cette intervention est très peu pratiquée en dehors des ventres très abîmés en raison de son indication limitée à la région sus ombilicale de l’abdomen (partie haute) et de l’élargissement secondaire quasi inévitable de la cicatrice dans sa partie médiane entre les deux seins. Cette intervention est surtout pratiquée lors des body lifts supérieurs

La Haute Tension Supérieure

Le Dr Le Louarn a été le premier en 1992 à soutenir que dans les plasties abdominales, il fallait préserver les troncs lymphatiques pour éviter le séroma (cet épanchement lymphatique est la complication la plus fréquente de l’abdominoplastie classique). Il publie la technique de la plastie abdominale sous-fasciale partielle dès 1992.

Il est aussi le premier en 1996, à proposer une dissection en tunnel pour préserver les vaisseaux sanguins dans une amélioration de la technique de 1992.

En 2000, il publie encore une amélioration, cette fois avec le Dr Pascal et finalise la Haute Tension Supérieure.
Cette technique de plastie abdominale répond à plusieurs impératifs qui se sont affirmés avec l’expérience :
•    Préservation des troncs lymphatiques pour éviter les épanchements grâce à un plan de dissection d’abord sous facial qui change au niveau de l’ombilic pour devenir pré-aponévrotique,
•    Préservation des vaisseaux sanguins par une dissection limitée en tunnel et une liposuccion ciblée pour limiter les risques de nécrose,
•    Diminution au maximum du saignement dissection grâce à une électrocoagulation haute puissance, précision du dessin opératoire pour diminuer le temps opératoire, injection d’adrénaline diluée dans les incisions, capitonnage pour éviter les espaces morts et donc les risques d’hématomes secondaires.
•    Réalisation de la « Haute Tension » grâce à des points de traction étagés du haut en bas. Ceci évite l’inconvénient de la plastie abdominale standard qui met toute la tension au niveau de la cicatrice horizontale, basse, ce qui conduit secondairement à des remontées de la cicatrice au dessus du maillot et également induit des risques importants de nécrose cicatricielle.

La Haute Tension Supérieure est la technique de plastie abdominale la plus fréquemment utilisée aujourd’hui au point que les Brésiliens ont tenté d’en revendiquer la paternité. C’est aussi la seule technique enseignée aujourd’hui en France aux jeunes chirurgiens plasticiens. Pour autant, elle n’est pas pratiquée systématiquement, notamment lors des interventions faites à l’étranger, faute de compréhension de la technique par les praticiens concernés.

B – La haute tension abdominale dans le détail

La technique opératoire :

Dans un premier temps, une liposuccion est réalisée dans toute l’épaisseur des tissus qui vont être abaissés de façon à alléger le lambeau : celui-ci plus mince descendra mieux vers le pubis, donc la correction sera meilleure et la cicatrice pourra être plus basse.

Une injection d’adrénaline diluée est effectuée au niveau des incisions pour diminuer le saignement per opératoire. Une liposuccion abdominale permet d’affiner la paroi.

Après l’incision correspondant à la future cicatrice, la dissection va d’abord s’effectuer en surface pour protéger les troncs lymphatiques profonds, puis changer de plan au niveau de l’ombilic (là ou se trouvent seulement de fines ramifications lymphatiques) et remonter vers le sillon sous mammaire en profondeur au ras de l’aponévrose musculaire (donc en dessous des troncs lymphatiques du haut du ventre).

 

 Coupe du plan de dissection passant au dessus des troncs lymphatiques inguinaux et changeant de plan au niveau du nombril pour passer sous les troncs lymphatiques dans la partie haute afin de conserver un drainage dans le lambeau

La création d’un corset interne musculaire permet d’éviter le risque de bombement supérieur secondaire et d’aplatir le ventre dans son ensemble. Ce corset permet le traitement d’une éventuelle hernie.
Dans les hernies les plus importantes, un chirurgien digestif intervient à ce moment là, pour mettre en place une prothèse de renforcement de la paroi.

Le maximum de la tension est mis sur la partie haute du lambeau avec des points de traction étagés du haut en bas du décollement.  La tension dans la partie basse du lambeau est plus légère ce qui limite les risques de nécroses.

Il est important de savoir que cette technique ramène tellement de peau, qu’elle très efficace sur les ventres très abîmés, mais qu’elle permet aussi d’obtenir des résultats spectaculaires dans le cas de ventres peu distendus. Elle élimine donc à la fois la technique standard et la mini abdominoplastie.

L’intervention se déroule sous anesthésie générale et dure 1 à 2 heures. L’hospitalisation est de 2 nuits le plus souvent.

La plastie abdominale peut bénéficier d’une prise en charge partielle par la sécurité sociale, lorsque la peau retombe en tablier et cache totalement le pubis. Si le pubis n’est pas totalement recouvert aucune prise en charge n’est possible.