Rajeunissement et lutte anti-âge

Introduction

Ce n’est pas un hasard si en politiquement correct «  vieux  » se dit « senior », « aîné  » ou « troisième âge ». Mais, en toute équité, les jeunes devraient être alors qualifiés de « cadets  », « junior  » ou  « gens du premier âge  » comme le propose Eric Dudan dans son livre protéiné intitulé : Cinquante ans, et après ? Cet auteur souligne que « si sous nos latitudes, « vieux » rime avec « honteux », c’est moins un problème de vocabulaire que de définition. En effet entre « jeune » et « vieux  », l’espace est devenu aussi ténu qu’un vide juridique. Parce que l’on passe aujourd’hui, sans transition, de l’état de « jeune » à celui de « vieux ». Les concepts d’adulte, de maturité, de force de l’âge ne signifient plus grand-chose : on est jeune, on est jeune, on est jeune et paf, un jour la bulle éclate, on est vieux ! – Non pire : pas vieux, trop vieux ! » (1)

On a longtemps été fier d’atteindre un âge dit « respectable ». L’âge signifiait : expérience, maturité et résistance donc supériorité de l’individu. Mais à la fin des « Trente Glorieuses », la crise du pétrole et la culture jeune ont poussé les seniors vers la sortie, à coup de retraites anticipées. Pour notre société de consommation, l’âge s’est traduit par la cessation d’activité professionnelle, ce qui revient à situer la vieillesse à 55-60 ans.

Dans sa lecture pessimiste, l’allongement de l’espérance de vie signifie que l’on est vieux de plus en plus longtemps et implique en conséquence des cascades de problèmes sociaux : faillite du système de retraite, explosion de la sécurité sociale, pénurie de médecins, engorgement des hôpitaux…

En pratique, dans la nouvelle génération seniors, sauf pathologie, c’est exactement l’inverse qui se produit : on est jeune de plus en plus longtemps et l’allongement de la durée de vie est un facteur positif pour la société comme pour l’individu. Entre 55 et 75 ans, l’individu n’est pas encore à l’âge du grand repos :

– Beaucoup d’entreprises ont fait l’expérience des excès du jeunisme et ont découvert que les travailleurs seniors sont peu susceptibles de faire des sautes d’humeurs ou de ne penser qu’à leurs plans de carrières, qu’ils génèrent peu d’arrêts maternités ou vacances scolaires et sont finalement des valeurs sûres.

– Pour l’individu en forme, la retraite est souvent l’occasion de passer du stress du monde du travail à une vie plus libre, tout en restant actif et utile.

Si, pour l’OMS, la vieillesse c’est « 65 ans et plus », les seniors ne se sentent pas vieux à 60 ans et avec les progrès de la médecine, ils espèrent bien ne pas l’être non plus à 70 ans. Alors rester jeune, ils s’y emploient et y réussissent.

Pour l’instant l’idéal esthétique publicitaire est à la traîne. A en croire des magazines de mode qui s’obstinent à présenter des modèles féminins pré-pubères (voire anorexiques), le plus bel âge de la femme serait passé de 30-35 ans, à 15-20 ans, On se croirait revenu au XVII e siècle, quand une femme commençait à se flétrir à 20 ans et était « hors d’âge » à 40, tout juste bonne à penser à son salut éternel. Alors qu’à 50 ans, un individu peut désormais espérer vivre encore 35 ans (et n’a donc pas accompli la moitié de sa vie d’adulte). Le grand âge (ou le déclin physiologique) ne commence pas de nos jours, sauf maladie, avant 75 ans.

Il est évident qu’à terme, ce jeunisme esthétique n’est pas tenable :  on ne peut pas condamner la population à passer les 2/3 ou voir les 3/4 de sa vie dans «  l’après-séduction  ». L’allongement de l’espérance de vie, et surtout de l’espérance de vie sans incapacité, doit s’accompagner d’une augmentation du seuil de l’âge esthétique idéal.

D’autant qu’il est aujourd’hui possible grâce à des techniques de rajeunissement de plus en plus nombreuses, de plus en plus précises et de plus en plus performantes de lutter de plus en plus efficacement contre les symptômes les plus cruels du vieillissement.

Si les hommes politiques, les chanteurs, les présentateurs et les acteurs s’autorisent encore quelques tempes grises et pattes d’oies réputées « séduisantes », les poches sous les yeux, les joues flasques et les crânes dégarnis sont de plus en plus corrigés, quant aux femmes, les stars ont donné le « la » avec un bel ensemble : l’apparence se doit d’être im-per-tur-ba-ble.  Dans une société vouée à la séduction, à la réussite et au bonheur, faire 10 ans de moins que son âge  est d’ailleurs plutôt interprété comme un signe de respect de soi-même tandis qu’en faire 10 de plus sera malheureusement bientôt considéré comme un signe de mauvaise santé, voire de mauvais contrôle de soi.

I  Capital corporel

Longtemps l’action sur les symptômes du vieillissement a été l’Alpha et l’Oméga de la lutte contre le vieillissement, une affaire somme toute considérée comme frivole et n’intéressant finalement que certaines femmes désœuvrées et futiles, des personnes de mauvaise vie et des marginaux avérés : théâtreux, homosexuels … Il ne faut pas oublier, qu’il n’est pas si loin, le temps où les grands patrons des services de chirurgie plastique et reconstructrice considéraient comme négligeable voire inconvenante la part esthétique de leur activité, et que celle-ci n’était jamais mise en avant. C’est certainement au Docteur Yvo PITANGUY que l’on doit la sortie de l’ombre des actes à visée purement esthétique.

De nos jours, le « rajeunissement », ou plus souvent, « le combat anti-vieillissement », s’inscrivent dans une démarche plus globale de gestion d’un « capital corporel » et ce n’est décidément plus l’affaire de quelques originaux mais de tout un chacun puisque l’allongement de l’espérance de vie actuelle, s’accompagne de multiples recommandations, y compris étatiques, visant à augmenter l’espérance de vie sans incapacité. Ainsi dernièrement, la campagne de sensibilisation à une alimentation équilibrée (5 fruits ou légumes par jour), le durcissement de la politique anti-tabac, ou la journée mondiale Alzheimer…

Dans cette nouvelle logique sociale, notre corps et son image sont appréciés comme un héritage (différent selon notre génétique propre), que l’on épuise plus ou moins rapidement (en fumant ou en ne fumant pas par exemple), que l’on peut faire fructifier (en pratiquant un sport, en prenant des suppléments alimentaires…), qui s’amenuise lorsque les circonstances sont défavorables (maladie), ou parce qu’à la suite d’erreur, d’une lacune d’information ou d’un manque de chance, on a fait des choix négatifs (traitements inadaptés, inefficaces voire pernicieux).

S’ensuit nécessairement un désir collectif d’esthétique « anti-âge ». Cette constatation ne doit pas être comprise comme un jugement de valeur : vous avez parfaitement le droit de préférer manger, fumer, boire, faire la fête plutôt que de gagner quelques années en menant une vie ascétique. Comme vous avez le droit absolu de considérer que « vos rides sont bien gagnées » et que vous entendez les garder.

Il n’est pas question ici de lutter à tout prix contre le vieillissement de notre organisme et ses symptômes, mais bien de le comprendre et ainsi de pouvoir le gérer au mieux et non le subir.   Il s’agit de déterminer ce qui est important pour vous, savoir ce qui est techniquement possible, en évaluer les avantages et les inconvénients avant de décider en connaissance de cause de changer d’hygiène de vie ou de subir tel ou tel traitement.

II Hygiène de vie

Des études scientifiques montrent désormais que non seulement une bonne hygiène de vie (penser plus, bouger plus et manger moins) augmente les chances d’avoir une vie longue et agréable, mais aussi permet objectivement  de ralentir le processus du vieillissement.
Ainsi l’activité cérébrale permettrait de « décompacter » l’ADN afin de multiplier les connexions inter-neuronales. Avec l’âge, dans le cortex et l’hippocampe, des gènes contribuant aux connexions (synapses) entre les neurones sont devenus illisibles car l’ADN est compacté autour de protéines (les histones). L’activité cérébrale (lire, bricoler, jouer.. ) délivre l’ADN des histones nocifs, permettant aux gènes de retrouver une activité et entraînant ainsi la réactivation et la création de nouvelles connexions inter-neuronales. Des travaux sur les souris ont permis d’obtenir par voie chimique une inhibition des histones et d’objectiver la même amélioration des performances cérébral qu’un environnement stimulant. Ce qui ouvre des perspectives passionnantes pour le traitement et la prévention des dégénérescences cérébrales.(2)

L’activité physique régulière régénère les mitochondries des cellules musculaires (elle en élimine les déchets) ce qui permet de lutter contre la perte de masse musculaire induite par l’âge. Un effet sur les muscles mais pas seulement : des études publiées dans le rapport de l’Académie Américaine des Sciences ont mis en avant la diminution de risque des cancers du côlon et du sein grâce à la pratique régulière de sport (3). L’activité musculaire aurait même la faculté de favoriser la naissance de nouveaux neurones selon une étude récente. Plusieurs études expérimentales ont montré l’effet positif des exercices aérobics sur la structure et le fonctionnement du cerveau d’animaux âgés. Par exemple, des recherches sur les souris et les rats ont montré que l’exercice augmentait le nombre de capillaires qui amènent le sang au cerveau et le nombre de connexion synaptiques entre les neurones. L’activité physique augmente aussi le BDNF (brain-derived neurotrophic factor) dans l’hippocampe, une région du cerveau spécifiquement affectée par la maladie d’Alzheimer. Le BDNF serait le facteur le plus important pour aider à la survie des neurones et au développement de nouveaux neurones (4). L’image du sportif décérébré remise en question !

La restriction calorique réduirait la production de radicaux libres toxiques pour l’ADN  et les protéines de nos cellules lors de la conversion des aliments en énergie ce qui  augmenterait l’espérance de vie. Lire à ce sujet les travaux publiés aux Etats Unis par le National Institute of Aging dans le cadre du projet Calerie – Comprehensive Assessment of long Term Effects of Reducing intake of Energy (5)

En conclusion, beaucoup de signes du vieillissement que nous attribuons à l’âge sont en réalité imputables pour partie à nos excès: tabac, excès de soleil, mauvaise alimentation, stress, manque d’exercice …
Nous sommes d’accords, le niveau de stress n’est pas un facteur facile à modifier et le manque d’exercice et/ou l’alimentation déséquilibrée sont souvent la conséquence d’une vie « au bord de la crise de nerf », cependant quelques bonnes habitudes permettent de circonscrire les dégâts et sont le préalable à toute recherche d’effet anti-âge :

1. Utilisez des produits de soins adaptés. Au besoin consultez un dermatologue pour faire le bilan des produits les plus efficaces et adaptés à votre peau.

2. Le soir essayez d’instaurer un rituel pour vous endormir plus facilement. Les bienfaits esthétiques d’un sommeil régulier n’étant plus à démontrer.

3. Limitez l’exposition solaire et ne faites pas d’UV, au moins sur le visage. On connaît les dégâts que cela provoque sur la peau et il existe d’excellents autobronzants. Et de grâce, évitez la répétition rapide des séquences de bronzage/débronzage qui stimulent la mélanine et augmentent les risques de cancer cutané. Dès les beaux jours, utilisez une protection solaire ou pour les femmes une base de maquillage contenant un filtre solaire et limitez les expositions. Différence considérable garantie au bout de quelques années !

4. Protégez vos yeux du vieillissement oculaire en portant des lunettes de soleil dès les premiers rayons, en prime vous froncerez moins les sourcils et les paupières. Du coup votre ride du lion sera moins vite marquée et vos paupières seront moins froissées.

5. Mangez sain et équilibré et autant que possible et n’oubliez pas les aliments contenant des anti-oxydants. Sans eux, les meilleures crèmes et lotions anti-âges semblent réputées rester assez inefficaces. Donc incorporez à votre alimentation :

– des fruits rouges (ils contiennent des flavonoïdes et l’anthocyanine qui préviennent la couperose en renforçant les parois des vaisseaux sanguins),
– des pommes (pour les flavonols qui sont des anti-oxydants protégeant la peau des pollutions chimiques),
– des noix (celles du Brésil particulièrement pour le sélenium qui neutralise les radicaux libres),
– des légumes verts, (surtout à feuilles comme les brocolis et les épinards, ils stimulent des enzymes éliminant de notre organisme des substances responsables du vieillissement),
– des poissons gras (type saumon, truite, maquereau, sardine dont les oméga 3  ont un effet protecteur),
– du lait de soja ou des aliments à base de soja pour les isoflavones (des hormones végétales utiles pour la prévention de l’ostéoporose et les symptômes de la ménopause),
– sans oublier… du chocolat ! – Mais du vrai car les phénols qu’il contient sont un anti-oxydant efficace.

6. Ne fumez pas. La cigarette induit une décomposition du collagène et de l’élastine, protéines naturelles de l’épiderme donc accélère le vieillissement de la peau tandis que la fumée jaunit les dents. Le tabagisme réduit aussi l’irrigation sanguine et entraîne ainsi une diminution de l’irrigation cutanée visible à l’oeil nue sur le teint. – Sans compter les risques graves de nécroses induits en cas de lifting (sur le corps, la baisse de l’irrigation se traduit par l’artériosclérose). Cerise sur le gâteau, on a appris depuis peu, qu’en plus de tous ces méfaits, la cigarette serait responsable de l’augmentation du  tour de taille des fumeuses (parce qu’elle les masculinise hormonalement).

7. Bougez, éliminez. C’est entendu, la pratique régulière d’un sport a un effet positif sur la plastique corporelle, mais aussi un effet bénéfique sur le sommeil et sur le niveau de stress donc sur le vieillissement.

Si vous n’avez pas le temps, ou l’envie de pratiquer un sport régulièrement, vous pouvez augmenter votre dépense physique, par exemple : prenez l’escalier au lieu de l’ascenseur, garez la voiture un peu avant votre destination ou descendez une station de métro trop tôt, promenez le chien ou jouez avec les enfants (à chat perché, pas à la playstation !)…

Essayez aussi de pratiquer au minimum 5/7 minutes d’abdominaux tous les jours. Attention ces quelques minutes de gymnastique abdominale quotidienne ne peuvent être valablement remplacées par 35 minutes une fois par semaine. Pourquoi ? D’abord parce que si la gym vous rebute au quotidien, il est impensable que vous en fassiez un jour une « méga  dose », sans être victime de décharge d’acide lactique, se traduisant par d’affreuses courbatures le lendemain. Ensuite en raison d’un principe très utilisé en body-building : après une séance d’exercice, le dernier groupe de muscle entraîné (ici les abdominaux) continue à se ciseler de lui-même pendant une vingtaine de minutes, en raison de l’afflux sanguin amené pendant l’exercice. Et si l’on y pense, bénéficier de 7 fois 20 minutes « gratuites » c’est évidemment mieux que 1 fois 20 minutes.

III Médecine anti-age : vieillir mieux ou moins vite?

La médecine anti-âge permet au moyen de questionnaires, examens cliniques et bilans biologiques de réaliser le bilan hormonal, nutritionnel et environnemental du patient. Ses déficits potentiels en vitamines, hormones … sont ensuite traités par des traitements « sur mesure », dont les effets sont réévalués régulièrement par de nouveaux examens permettant le suivi et l’adaptation du traitement.

Aux traitements s’ajoutent logiquement des régimes diététiques, des traitements cosmétiques et dermo-esthétiques : prévention de l’ostéoporose, des maladies cardiovasculaires, augmentation de la défense immunitaire, contrôle de la fatigue et du stress, limitation du stress oxydatif, prévention de la dégénérescence maculaire responsable de cécité, prévention des démences séniles, traitement de l’impuissance érectile du sujet âgé…

L’intérêt pour ces nouvelles propositions thérapeutiques n’est pas contestable à la fois dans le public et dans le corps médical.  Cependant, il convient sans doute de raison garder, lorsque l’on passe à la pratique. Que de promesses pour les patients  et les soignants, certaines dépassent nos rêves les plus fous :«Pas de limite à la beauté et au bien être», «Le régime anti-rides», «A-t-on découvert le gêne de la longévité ?»

Ainsi, l’hormone de croissance a été d’abord promotionnée pour des vertus anti-âge quasi-miraculeuses puisqu’elle devait permettre une véritable réversibilité du vieillissement : perte de poids, force, énergie, rétablissement des performances sexuelles, amélioration de l’humeur et meilleur sommeil …

Malheureusement depuis on est revenu à des attentes plus modestes. Un article paru dans le PRS Journal en 2006 concluait que des traitements alternatifs (tel qu’une amélioration de l’hygiène de vie par l’exercice régulier), avaient permis d’obtenir des résultats comparables, sinon meilleurs sur l’amélioration des performances physiques, la vigueur et le profil lipidique. Comme, par ailleurs, des études de risques à long terme sont encore nécessaires, il est préconisé de réserver pour l’instant les traitements à l’hormone de croissance, aux patients diagnostiqués en déficit en raison, de tumeur, radiation ou chirurgie. (6)
Un article paru dans « Scientific American » en Juin 2002, résumait l’état des travaux de 51 scientifiques spécialistes dans l’anti-âge. Ces 51 scientifiques mettaient déjà en garde : « Aucune hormone n’a pu prouver qu’elle ralentissait ou arrêtait le processus du vieillissement. Des études suggèrent que l’utilisation d’hormones de croissance raccourcirait la durée de la vie » (7).

En même temps, ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain, nous n’en sommes qu’au début de la grande aventure de l’anti-âge et tous les espoirs sont permis dans cette discipline. Ainsi des chercheurs français (équipe de Nicolas Lévy /INSERM) et américains (équipe Francis Collins /Bethseda) avaient en Avril 2003, identifié le gène responsable de la forme la plus spectaculaire du vieillissement prématuré, la Progeria, une maladie extrêmement rare, donnant une apparence de vieillard aux enfants qui en sont atteints. Ce gène bloque la production de Lamine A nécessaire au maintien de l’enveloppe cellulaire. Selon Francis Collins, cette découverte « majeure pouvait peut-être éclairer le phénomène du vieillissement et des maladies cardio-vasculaires ». – Excellente nouvelle au printemps 2006, le groupe de biologie cellulaire des génomes au National Cancer Institute (NIH, Bethesda) a confirmé l’implication de la lamine A dans le vieillissement normal de l’individu sain et, surtout que les effets du vieillissement pouvaient être corrigé au niveau cellulaire. De futurs travaux devraient permettre d’identifier par quel mécanisme exact, la lamine A contribue au vieillissement et si l’on peut cibler de manière bénéfique ces voies avec des médicaments… Beaucoup d’espoirs donc ! (8)

Dans le même esprit, des chercheurs de l’Université de Stanford aux Etats-Unis (équipe Howard CHANG et confrères) viennent d’ouvrir une nouvelle voie de traitement dans la cicatrisation et peut être dans le rajeunissement épidermique.
Une analyse se fondant sur l’utilisation de biopuces avait permis aux chercheurs de mettre en évidence des gènes davantage manifestés dans les tissus des personnes âgées. Ils ont ensuite, recherché un dénominateur commun à ces gènes et ce sont aperçus que pour leur grande majorité, ils étaient régulés par le même facteur de transcription le NF-kappa B.
Les chercheurs sont ensuite parvenus à rajeunir localement des cellules épidermiques de souris en bloquant l’expression de ce gène par une application chimique. Chez les animaux, cela a permis de transformer l’épiderme vieillissant traité en peau de souriceaux !
Il faudra attendre les expériences complémentaires pour connaître une réponse essentielle : à l’arrêt du traitement, les cellules rajeunies conservent-elles l’avantage esthétique acquis ou rattrapent-elles rapidement l’âge de leurs voisines ?
De toute façon, comme ce gène a un rôle dans de nombreux processus comme l’immunité et l’inflammation, il est uniquement envisagé pour l’instant de l’utiliser lors de traitements locaux et transitoires dans la cicatrisation afin d’éviter de favoriser l’apparition de tumeurs par exemple. (9)
Comme le préconisait déjà le Docteur Le Louarn dans un article publié en 2003 ayant trait au rôle du plasticien dans la prévention du vieillissement : ni une approche aveuglément enthousiaste, ni une approche réfractaire, ne conviennent lorsqu’il s’agit de médecine Anti-Age. Il convient de rester pondéré, de peser le rapport entre les bénéfices à court et moyen terme et d’éventuels risques à plus lointaine échéance avant de se lancer dans un traitement. Ceci est d’autant plus indispensable que médecins anti-age, endocrinologues, dermatologues, médecins esthétiques, chirurgiens et généticiens apportent chacun des réponses segmentaires au problème du vieillissement alors que les propositions thérapeutiques sont de plus en plus nombreuses et variées et à ce stade leurs interactions mal ou pas mesurées. (10)

Pour conclure positivement sur l’anti-âge, nous sommes passés d’un effet démontré de ralentissement du processus du vieillissement à une réversibilité de celui-ci avec la création de nouvelles connexions inter-neuronales et la restauration des mitochondries musculaires. Et le plus sympathique, c’est qu’il n’est pas indispensable pour cela de subir des traitements lourds et coûteux mais de suivre des principes simples d’hygiène de vie: penser plus, bouger plus, manger moins …

IV Médecine esthétique, cosmétologie et chirurgie esthétique : prévention et traitement au niveau du visage des signes inesthétiques liés à l’âge.

Du côté du rajeunissement à visée esthétique, les progrès sont très nombreux et il y a de quoi être complètement perdu par la terminologie : Thermage, Fraxel, Face Recurve® , Faisceaux Marqueurs du Vieillissement (Age Marker Fascicles en anglais), Tonus de Repos… Les techniques de rajeunissement sont toujours plus ciblées et toujours plus sophistiquées. Les utiliser au mieux, nécessite de nos jours des choix stratégiques en termes de budget, « timing », compatibilité de traitements … Pas évident, si on songe que le plus compétent des praticiens ne pourra bien évidemment pas prétendre maîtriser parfaitement l’ensemble des techniques actuelles de rajeunissement (c’est-à-dire à la fois toutes les avancées chirurgicales, tous les produits et tous les équipements ). Choisir un praticien, c’est donc bien souvent, déjà choisir une orientation technique.

Voici donc quelques bases :

Le vieillissement global du visage peut être artificiellement dissocié en deux composantes : le vieillissement cutané et le vieillissement structurel qui n’obéissent pas aux mêmes logiques et ne relèvent donc pas des mêmes traitements :

Le Vieillissement Cutané intéresse l’altération de la peau avec le temps. Il se traduit par la perte d’élasticité (l’aspect froissé et affiné), les dyschromies (taches pigmentaires), la couperose, la dilatation des pores…

Le Vieillissement Structurel   concerne les structures profondes. Il se manifeste d’abord, par le creusement de sillons paramédians (placés symétriquement de chaque côté du visage) : creux des cernes, sillons nasogéniens, plis d’amertumes, cordes cervicales  et la survenue de volumes excédentaires (poches sous les yeux, bajoues…) et plus tard par l’affaissement du visage.

A – Le vieillissement Cutané : les rides et l’altération de la peau

Avec le temps, la peau se transforme, elle se relâche car le derme produit de moins en moins de fibres collagènes indispensables à  l’élasticité cutanée. Les glandes sébacées et sudoripares sont moins actives et le film hydro-lipidique protecteur s’atténue, la peau devient donc plus sèche et plus mince. Les rides d’expression se creusent. On distingue le vieillissement cutané dû au soleil (actinique), du vieillissement cutané résultant des mouvements et de l’expression du visage. On obtient naturellement les résultats les plus probants sur le vieillissement cutané, lorsqu’on adapte le traitement à la cause de vieillissement : par exemple une technique abrasive pour le vieillissement solaire ou de la toxine botulique pour les rides d’expression.

1) Cosmétologie

Depuis l’Antiquité, on a tenté de ralentir le vieillissement cutané en  nourrissant et en hydratant la peau par des crèmes et des onguents.  De nos jours, la cosmétologie maintient tout son intérêt, non seulement avec les crèmes hydratantes mais aussi par la démonstration de l’utilité des protections solaires anti-UVA et UVB dans la prévention et le ralentissement du vieillissement. Des études actuelles confirment aussi l’intérêt de la vitamine A acide et des acides de fruits. Les rétinoïdes activent la régénération cellulaire et freinent la destruction du collagène, tandis que les crèmes contenant des  vitamines ACE protègent des radicaux libres (accélérateurs du vieillissement cutané). Les mousses et crèmes exfoliantes accélèrent l’élimination des cellules mortes et stimulent la régénération cellulaire.

2 ) Les fillers ou produits de comblement

En esthétique, les rides ont d’abord été traitées essentiellement par remplissage , avec des produits type collagène. Cette technique est toujours utilisée aujourd’hui, mais depuis, les produits de comblement ont trouvé un plus large champ d’application :

– ils sont utilisés très superficiellement en concentration très fine pour améliorer la perte de densité cutané due au vieillissement (pour repulper les mains ou un décolleté par exemple),

– en concentration un peu plus épaisse et en injections un peu plus profondes pour remplir une ridule ou diminuer une ride (contour de la bouche, patte d’oie…),

– en concentration forte et en injections profondes (sous les muscles) pour camoufler les premiers signes du vieillissement structurel (cernes, haut des sillons nasogéniens, enfoncement des ailes du nez, …),

– et enfin pour compenser la fonte graisseuse éventuelle (tempes) ou perte de volume (bouche).

Les fillers ou produits de comblement sont donc aujourd’hui indiqués à la fois dans le traitement du vieillissement cutané et dans le traitement du vieillissement structurel.

Il existe aujourd’hui une grande variété de produits de comblement ou fillers. S’y retrouver, est d’autant plus compliqué que pour des raisons « marketing », on assiste à une multiplication des noms de produits désignant le même composant actif.  Ainsi, le remplissage à l’acide hyaluronique peut ainsi être  appelé par le nom commercial du produit injecté et/ou sa concentration : Perlane, Restylane, Hyaluderm, Voluma, Juvéderm, Softline, Softline Max, Hydrafill…

Les produits de comblement sont à différencier selon deux modes d’action : ceux qui remplissent directement la zone injectée par leur volume et ceux qui agissent par la réaction inflammatoire qu’ils provoquent et non par la quantité de produit injectée. Cette deuxième solution est, bien souvent, promotionnée comme moins onéreuse puisqu’une petite quantité de produit peut suffire à créer beaucoup de volume par la réaction induite. Mais c’est aussi malheureusement, un principe d’action moins précis, voire risqué, puisque cette réaction inflammatoire  est propre à chaque patient et peut varier d’une séance à l’autre.

On doit aussi distinguer les produits résorbables ou biodégradables (qui se résorbent progressivement et complètement en quelques mois) des produits permanents ou non bio-résorbables (faits pour persister plusieurs années voire indéfiniment) . Le produit idéal : permanent et parfaitement neutre (donc d’effet stable à long terme et parfaitement évaluable au moment de l’injection) et ne migrant pas, reste à notre connaissance toujours à découvrir.

C’est pourquoi le Dr Le Louarn préconise pour l’instant l’utilisation de produits résorbables, considérés comme peu allergisants et d’origine synthétique (non animal), type acide hyaluronique.

 Pour des détails plus précis sur l’utilisation de ces produits lire la fiche intitulée « injections de comblement »

3) Les techniques abrasives

Le vieillissement cutané se traduit par des ridules, un aspect fripé, des taches, des pores dilatés… Des améliorations notables, de ces différents symptômes de la sénescence cutanée, sont obtenues en utilisant des techniques abrasives visant « à faire peau neuve » : peeling (action chimique : acide), laser ou lampe pulsée (action thermique : chauffage), dermabrasion (action mécanique : meule).

Comme le principe de l’abrasion cutanée est de retirer une couche d’épiderme pour « forcer » la peau à créer une peau neuve, les suites ne se sont pas toujours avérées simples et les risques de troubles de la pigmentation restent non négligeables, s’ils n’ont pas été correctement évalués. Les dernières techniques cherchent dorénavant à préserver l’épiderme tout en forçant sa régénération pour obtenir un résultat en allégeant les suites.

En ce qui concerne les Lasers et assimilés ,

Si beaucoup de différentes techniques thermiques ont été proposées, aujourd’hui deux moyens permettent de rajeunir le visage,  tout en le protégeant. Leurs principes sont très différents :

– Le Fraxel agit sur toute l’épaisseur cutanée, mais de façon pixellisée de façon à améliorer l’épiderme. L’abrasion sélective crée des puits profonds tout en conservant à chaque séance 75% de la surface cutanée intacte. Donc 4 à 5 séances sont nécessaires pour régénérer l’ensemble du visage à la différence d’un peeling ou d’un laser abrasif classique.

– Le Thermage crée une rétraction cutanée profonde tout en préservant la surface de manière à obtenir une remise en tension cutannée. Un courant électrique chauffe le derme tandis qu’un système de refroidissement préserve l’épiderme. Une seule séance est nécessaire, mais le résultat demande quelques mois pour être visible et 20 % des patients n’obtiennent aucun effet. En cas de réel excès cutané seul l’ablation chirurgicale par un lifting sera efficace.

En ce qui concerne les Peelings,

Les peelings sont indiqués dès 20-25 ans pour l’exfoliation (le nettoyage) en profondeur des peaux grasses et pour améliorer un teint terne. Plus tard ils restent la meilleure technique pour les indications de nettoyage de la peau.

Lorsqu’un effet beaucoup plus net est recherché (une véritable abrasion chimique), ils provoquent une exfoliation importante avec des suites plus lourdes.

Si on recherche un effet net, il semble souvent plus simple aujourd’hui de choisir un laser (ou assimilé) qu’un peeling car avec des suites plus légères on pourra obtenir des résultats comparables. Les peelings profonds gardent tout leur intérêt, pour les patient(e)s pressé(e)s, peu sensibles à la lourdeur des suites et acceptant les risques..

Pour avoir plus d’information sur les techniques abrasives et les peelings, vous pouvez consulter dans la FAQ la fiche intitulée « laser, peeling, dermabrasion»,

4) La toxine botulique

En ce qui concerne les rides d’expressions , l’injection de toxine botulique est l’avancée technique la plus marquante de ces dernières années. Non seulement elle permet de traiter les signes du vieillissement dus à la mimique et aux mouvements, mais, commencée jeune, elle retarde leur apparition. La toxine botulique améliore aussi légèrement les signes de vieillissement cutané actinique (peau froissée) en augmentant l’hydratation cutanée. On verra dans le Face Recurve® qu’elle est également le traitement préventif du vieillissement structurel lorsqu’elle est utilisée pour son action sur le tonus de repos.

Vous trouverez de plus amples informations sur les indications, et le déroulement des séances de « Botox » à visée esthétique sur la fiche intitulée « Toxine botulique »

B – Le vieillissement des structures

La fonte des volumes graisseux

Certains patients au visage mince présentent avec le temps, un aspect « squelettisé » du visage avec une fonte de la graisse temporale et de la graisse du contour orbitaire ainsi que des joues creuses. Pour ces patients, le remplissage de ces zones décharnées sera la clef du rajeunissement, mais ce comblement devra rester adapté pour éviter l’aspect « soufflé ».

Si le patient présente un visage émacié et âgé, on pourra associer au comblement, un redrappage chirurgical des tissus, mais il faudra par contre impérativement éviter ce redrappage seul, sous peine d’obtenir un aspect « momie ». Car retendre sans action complémentaire sur un visage creusé par l’âge accentuera la visibilité des creux sous-jacents.

Dans les régions peu mobiles, il est possible de combler par une lipostructure, c’est-à-dire une greffe de graisse autologue (prélevée sur le patient) encore appelée lipofilling, micro greffe de graisse, liposculpture ou Coleman… Cette technique est certes plus « bio », mais il faut savoir que la graisse implantée, peut dans un premier temps ne pas prendre uniformément et qu’ensuite elle conservera définitivement les caractéristiques du site de prélèvement, elle sera donc soumise aux variations de poids.

Si le patient est mince et ne présente pas d’excès graisseux corporel, s’il s’agit de combler des zones très mobiles, ou si l’on veut éviter les risques de variations de volume liés aux fluctuations de poids, on proposera plutôt des produits de comblement injectables .

Comme on l’a vu plus haut, les produits de comblements peuvent être résorbables : collagène, acide hyaluronique (Sub Q, Perlane, Restylane, Hyaluderm, Juvéderm…) ou permanents : silicone, Aquamid, Bioalcamide, Dermalife… En ce qui concerne les produits permanents ou semi permanents, il serait souhaitable d’avoir plus de recul qu’actuellement pour pouvoir les utiliser en toute sécurité. En effet, le produit permanent neutre et stable à long terme reste, à notre connaissance, à découvrir. C’est pourquoi nous n’en recommandons aucun pour l’instant. Les produits résorbables réalisant les meilleures performances  restent pour l’instant les acides hyaluroniques. Ils permettent d’obtenir une stabilité relative tout en préservant l’avenir. C’est donc eux que préconise pour l’instant le Docteur Le Louarn.

En ce qui concerne les produits injectables, le laboratoire Isolagen propose de mettre en culture les cellules fibroblastiques du patient. Cette technique révolutionnaire est un formidable espoir, mais il faut bien sûr s’assurer de la stabilité du résultat, de l’innocuité dans le temps des cellules cultivées et de la parfaite traçabilité de la chaîne de fabrication. C’est pourquoi même si le Docteur Le Louarn est convaincu de l’intérêt de cette technique, il préfère attendre  pour la recommander à ses patients.

Vous trouverez de plus amples informations sur les fillers et la lipostructure sur les fiches « produits de comblement » et « lipostructure »

Le Face Recurve®

 (Un concept théorique et curatif du vieillissement structurel du visage développé par l’équipe Claude Le Louarn, Didier Buthiau, Jacques Buis)

Concernant l’altération des structures du visage avec le temps, le Face Recurve®   bouleverse le paysage des traitements connus. Longtemps, on a cru que la gravité était la cause première du vieillissement structurel. Dans cette optique une réponse chirurgicale s’imposait : tirer vers le haut c’est-à-dire lifter.

L’équipe Le Louarn-Buthiau-Buis, a pu récemment démontrer par une étude anatomique, radiologique et clinique, le rôle primordial de certains faisceaux spécifiques des muscles de la mimique, les Faisceaux Marqueurs du Vieillissement, dans le vieillissement structurel.

Ces faisceaux vieillissent structurellement le visage de manière à indiquer son statut biologique . Ils sont directement impliqués dans l’apparition de poches sous les yeux, des cernes, des sillons nasogéniens, des bajoues, du pli d’amertume et des cordes cervicales… La gravité n’intervenant en fait que secondairement, sur  les tissus déjà endommagés, pour créer l’affaissement. Pour prendre une comparaison la pomme ne tombe pas de l’arbre à cause de la gravité, mais parce qu’elle est mûre, la gravité restant responsable de la verticalité de la chute

Explication :

Chez le sujet jeune, les muscles de la mimique sont courbes et longs (souples) au repos. Ils recouvrent des amas importants de graisse profonde. La graisse superficielle constitue une couche fine et régulière entre la peau et les muscles. Lors de la contraction (pendant la mimique), les muscles deviennent droits et se raccourcissent. Dans leur mouvement, ils appuient fortement sur la graisse profonde, celle-ci est donc chassée vers la surface et en dehors.

Avec le temps, et à force de se contracter, les muscles n’arrivent plus à se décontracter tout à fait : ils perdent leur courbure naturelle et deviennent plus courts, plus droits, plus rigides. On dit que leur tonus de repos augmente. La graisse profonde située au départ sous la convexité musculaire n’arrive plus à revenir à son emplacement d’origine. Elle reste en surface de la peau de part et d’autre du muscle.  Des creux et des volumes en rapport apparaissent.

Par exemple sur l’ovale, le muscle qui se raccourcit est responsable de l’apparition du creux du pli d’amertume, tandis que le volume graisseux déplacé crée le volume excédentaire de la bajoue. Et malheureusement ce phénomène et d’autant plus efficace que ces deux reliefs augmentent réciproquement leur visibilité. La gravité intervient ensuite pour entraîner la ptose des tissus cutanés et graisseux, endommagés.

Le processus n’est en fait pas homogène sur toute la surface des muscles de la mimique, l’effet est maximum à l’emplacement de certains faisceaux  musculaires spécifiques dont le rôle semble être d’accélérer le vieillissement structurel. Ces faisceaux ont été nommés les Faisceaux Marqueurs du Vieillissement ou AMF (Age Marker Fascicles en anglais).

Les AMF se sont avérés en fait, nullement indispensables, leur rôle fonctionnel étant faible ou nul. Dès lors, il était concevable, de les affaiblir par la toxine botulique ou par des sections sélectives pour enrayer leur action délétère, tout en préservant le reste des muscles. Après différentes études cliniques et anatomiques, il est maintenant réalisable de retarder le processus du vieillissement structurel et ou d’en corriger les conséquences sans préjudice et tout en préservant l’expression naturelle désirable.

La lutte anti-vieillissement structurel s’inscrit dorénavant dans une stratégie globale basée sur la neutralisation des faisceaux marqueurs pour prévenir du vieillissement structurel et, lorsque celui-ci est installé, sur la restauration de la structure anatomique au plus près possible de celle du sujet jeune.

Stade 0 du vieillissement structurel en préventif (vers 25-30 ans) : Toxin Recurving®

Pour prévenir le vieillissement structurel, on peut agir contre le raccourcissement et la perte de courbure du muscle avec le temps. On y parviendra en injectant de la toxine botulique en doses minimale et très ciblée au plus près des plaques motrices, de manière à diminuer le tonus de repos sans agir sur la force de contraction maximale du muscle.  Toute l’amplitude de l’expression est donc conservée, seul le raccourcissement musculaire est enrayé.

– Stade 1 du vieillissement structurel (en principe vers 30-35 ans) : Toxin Filler Recurving®

Au tout début du vieillissement, la toxine botulique est toujours utilisée pour prévenir le raccourcissement musculaire (tonus de repos), mais à d’autres endroits, elle aussi dorénavant utilisée pour limiter la force des contractions de la mimique et donc pour traiter les rides d’expressions débutantes (exemple la patte d’oie). On associe à la toxine botulique, des injections profondes sous-musculaires de produit de comblement afin de dissimuler la visibilité de la chasse graisseuse. Il s’agit de regalber les muscles décontractés par l’action de la toxine, afin de restaurer la convexité initiale (spécialement à l’endroit des faisceaux marqueurs).

– Stade 2 du vieillissement structurel (en général vers 40-45 ans) : Face Recurve®

A un stade un peu plus avancé du vieillissement structurel, les actions précédentes devenant moins efficaces, on peut proposer des actions chirurgicales ciblées réalisables sous anesthésie locale. Des sections chirurgicales spécifiques et très ciblées des faisceaux marqueurs sont effectuées pour neutraliser durablement ceux-ci. On y associe une remise en place par transposition graisseuse, de la graisse chassée lors des contractions musculaires.

Cette nouvelle étape chirurgicale, avant le lifting, permet de traiter localement le vieillissement structurel sans cicatrice visible et prévient le vieillissement structurel secondaire grâce à la neutralisation des faisceaux marqueurs.

– Stade 3 du vieillissement structurel  (le plus souvent après 50 ans) : Face Recurve® Lift

C’est seulement lorsque le visage présente en plus des sillons paramédians, un véritable affaissement et des excès cutanés qu’un lifting est proposé. A ce stade le vieillissement structurel est installé. Un excès de peau induit est apparu et celui-ci a été aggravé secondairement par la gravité.

Les sections musculaires et les remises en place des volumes graisseux spécifiques du Face Recurve® doivent alors être associées à la résection de l’excès de peau donc à un lifting pour obtenir un résultat satisfaisant. Avec le Face Recurve® Lift, il devient pour la première fois réalisable, de traiter à la fois les conséquences (la peau excédentaire et l’affaissement par le lifting) et leur cause (raccourcissement des faisceaux marqueurs par le Face Recurve® ).

On ne demande donc plus à la traction ou au remplissage d’effacer des séquelles dues à l’action des muscles de la mimique. On évite ainsi l’aspect tiré (peau trop tendue pour obtenir une action sur un sillon médian donc éloigné de la cicatrice) ou soufflé (remplissage excessif pour dissimuler les sillons et absorber l’excès de peau). On ne retire que la peau excédentaire et on replace les volumes dans le strict respect de leurs emplacements d’origine et volumes initiaux.

Vous trouverez de plus amples informations sur le concept du Face Recurve® , sur la fiche « Face Recurve® ». Vous trouverez les explications sur le déroulement pratique des actes médico-chirurgicaux afférents (indications, alternatives thérapeutiques, risques, suites …) dans les fiches «Produits de comblement», «Toxine Botulique»,  «Paupières/Blépharoplastie » et « Lift – Face Recurve® Lift ».

En conclusion

Il y a peu, le choix était simple : crème ou chirurgie. Dorénavant le patient a à sa disposition pléthore d’offres de produits et de techniques « anti-âge ». Les derniers progrès techniques permettent aujourd’hui des améliorations inespérées, il y a encore quelques années, mais c’est au prix d’une complexité exponentielle de l’offre de soins à visées esthétiques. Pour pouvoir en profiter pleinement, il lui faut donc se conduire en patient adulte et responsable et faire des choix raisonnés.

La forte progression de l’offre par des sociétés commerciales a rendu difficile, dans certains cas, même pour les praticiens, l’évaluation et la comparaison des différentes techniques et produits et, notamment, les interférences entre ces techniques et produits ne sont pas toujours faciles à quantifier. C’est d’autant plus compliqué que pour des raisons « marketing », on assiste à une multiplication des noms de produits ou des techniques désignant les mêmes méthodes.

De plus, la lutte contre le vieillissement est un domaine où la demande est forte et la réponse pour l’instant segmentaire. En effet, l’hygiène de vie est habituellement gérée par le médecin généraliste, les soins anti-âge avec les bilans hormonaux par l’endocrinologue alors que l’aspect esthétique est traité par les médecins esthétiques, les dermatologues et les chirurgiens plasticiens. De plus, une technique n’est pas liée à une spécialité médicale : les chirurgiens peuvent faire des injections ou des lasers tandis qu’on a vu des médecins esthétiques proposer du lipofilling.

Donc lorsque vous décidez de faire un soin esthétique, sachez qu’il a une forte probabilité de ne pas rester isolé. Comme il vous faudra gérer dans le temps, les conséquences et les possibles interactions entre vos soins, il est important que vous choisissiez un ou des médecins en qui vous avez confiance. N’hésitez donc pas, à prendre un autre avis avant de vous décider.

Il est essentiel que vous gardiez en note personnelles, les traitements que vous avez subits afin de pouvoir, si c’est un jour nécessaire, en préciser les détails avant un acte médical (curatif ou esthétique) et ainsi  éviter de vous exposer à de potentielles interactions négatives.

Rappelez-vous Molière et ses Femmes savantes  : « Mon corps est moi-même et j’en veux prendre soin ».

Références :

1) Anti-âge

1. DUDAN Eric : 50 ans, et après ?!. Timée-Editions 2006

2. FISCHER Andre, DODDIN Matthew et TSAI Li-Huei : Recovery of learning and memory is associated with chromatin remodelling.
Massachussets Institute of Technology
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17468743

3. NATIONAL CANCER INSTITUTE (U.S. National Institutes of Health) : Facts sheet :
Questions and Answers : Physical Activity and Cancer – Activité physique et cancer
http://www.cancer.gov/cancertopics/pdq/prevention/breast/healthprofessional#Section_188

4. Lessons Learned from Couch Mice, Marathon Mice, and Men and Women Who Like to Walk – 2005-2006 Progress Report on Alzheimer’s Disease: Journey to Discovery – Part 2: AD Research Advances: Many Paths To The Goal – National Institute on Aging
www.nia.nih.gov/Alzheimers/Publications/ADProgress2005_2006/Part2/lessons.htm.htm

5. NATIONAL INSTITUTE OF AGING (U.S. National Institutes of Health) : Low Calorie Diet Affects Aging-Related Factors – April 2006
http://www.nia.nih.gov/NewsAndEvents/PressReleases/PR20060404lowcalorie.htm

6. KAWESKI Susan – Plastic Surgery Educationnal Foundtion Committee : safety & efficacity report : Anti-Aging Medicine : Part 3 Growth Hormone Replacement – PRS July 2006
http://plasticsurgery.org/medical_professionals/health_policy/loader.cfm?url=/commonspot/security/getfile.cfm&PageID=18829

7. CARNES Bruce A., HAYFLICK Leonard & OLSHANSKY S. Jay: Essay: No Truth to the Fountain of Youth: Scientific American Magazine – June, 2002
http://www.sciam.com/article.cfm?id=essay-no-truth-to-the-fou

8. SCAFFIDI P., MISTELI T. : Lamin A-Dependent Nuclear Defects in Human Aging
Science express du 27 Avril 2006. Vol. 312. no. 5776, pp. 1059-1063. DOI: 10.1126/science.1127168 (7)
http://www.sciencemag.org/cgi/content/abstract/sci;312/5776/1059
http://en.wikipedia.org/wiki/Progeria

9. ADLER AS, SINHA S, KAWAHARA TL, ZHANG JY, SEGAL E, CHANG H Y : Motif module map reveals enforcement of aging by continual NF-{kappa}B activity. http://www.genesdev.org/cgi/content/full/21/24/3244

10. LE LOUARN C. : Le chirurgien plasticien dans la prévention du vieillissement facial – The plastic surgeon and the prevention of facial aging process – Ann Chir Plast Esthet. 2003 Oct;48(5):346-9.
http://dx.doi.org/10.1016/j.anplas.2003.08.018

2) Rajeunissement

LE LOUARN C. : Emploi de l’acide hyaluronique selon le concept du Face Recurve® : vacuum technique et interpores technique – Use the hyaluronic acid according to the concept Face Recurve®: vacuum technical and interpores technical –
Ann Chir Plast Esthet. 2007 Oct 17;
http://dx.doi.org/10.1016/j.anplas.2007.05.016
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17942211

2 LE LOUARN C : Toxine botulique et Face Recurve® : action sur le tonus de repos et la régénération musculaire – Botulinum toxin and the Face Recurve® concept: decreasing resting tone and muscular regeneration
Ann Chir Plast Esthet. 2007 Jun;52(3):165-76.
http://dx.doi.org/10.1016/j.anplas.2006.11.007
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17320262

3 LE LOUARN C, BUTHIAU D, BUIS J. : Structural aging: the facial recurve concept
Aesthetic Plast Surg. 2007 May-Jun;31(3):213-8.
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17380358

4 LE LOUARN C, BUTHIAU D, BUIS J. : The Face Recurve concept: medical and surgical applications
Aesthetic Plast Surg. 2007 May-Jun;31(3):219-31; discussion 232.
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17484058

5 LE LOUARN C, BUTHIAU D, BUIS J. : Treatment of depressor anguli oris weakening with the face recurve concept
Aesthetic Surgery Journal, Volume 26, Issue 5, Pages 603-611C.
http://dx.doi.org/10.1016/j.asj.2006.08.001

6 LE LOUARN C, BUTHIAU D, BUIS J. : Rajeunissement facial et lifting malaire concentrique : le concept du FACE RECURVE® – Facial rejuvenation and concentric malar lift: the FACE RECURVE concept
Ann Chir Plast Esthet. 2006 Apr;51(2):99-121.
http://dx.doi.org/10.1016/j.anplas.2005.12.016
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16530316

7 LE LOUARN C. : Analyse fonctionnelle de l’injection de toxine botulique à visée esthétique – Functional facial analysis after botulin on toxin injection
Ann Chir Plast Esthet. 2004 Oct;49(5):527-36. Review. French.
http://dx.doi.org/10.1016/j.anplas.2004.08.012
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15518952

On peut aussi citer les publications et ouvrages suivants (cette liste est bien sûr non exhaustive et pourra être modifiée) :

1 LITTLE J.W. : Structural aging: the facial recurve concept
Aesthetic Plast Surg. 2007 Nov-Dec ; 31(6):754-6.
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17985177

2 MENDELSON B.C., HARTLEY W., SCOTT M. , Mc NAB A., GRANZOW J.W. : Age-related changes of the orbit and midcheek and the implications for facial rejuvenation
Aesthetic Plast Surg. 2007 Sep-Oct ; 31(5):419-23
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17486402

3 LAMBROS V. : Observations on periorbital and midface aging
Plast Reconstr Surg. 2007 Oct ;120(5 )
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17898614

4 Institut suisse des produits thérapeutiques : Recommandations concernant les produits injectables non-résorbables pour le comblement des rides – L’OFSP et l’Institut suisse des produits thérapeutiques Swissmedic conjointement à la Société suisse de chirurgie plastique, reconstructive et esthétique, la Société suisse de dermatologie et vénérologie et la Société suisse de médecine esthétique recommandent de renoncer à l’utilisation, pour une indication esthétique, de produits injectables comprenant des composantes non-résorbables. Tous les produits contenant des composants non- résorbables comme par exemple de la silicone, de l’acrylamide, du plexiglas et autres sont concernés par ces recommandations.
www.swissmedic.ch/md/pdf/vi-fill-f.pdf

5 KNIZE D.M. : Muscles that act on glabellar skin: a closer look
Plast Reconstr Surg. 2000 Jan ; 105(1) : 350-61.
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/10627005

6 STUZIN J.M., BKER T.J., GORDON H.L. : The relationship of the superficial and deep facial fascias: relevance to rhytidectomy and aging
Plast Reconstr Surg. 1992 Mar ; 89(3):441-9
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/1741467

7 SHERRIS D.A., OTLEY C.C., BARTLEY G.B. : Comprehensive treatment of the aging face-cutaneous and structural rejuvenation
Mayo Clin Proc. 1998 Feb ; 73(2):139-46
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/9472996

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