Les risques d'un lifting de cuisses
Dans la plupart des cas, les interventions se passent bien et les patients sont satisfaits du résultat. Pour autant, avant de vous décider, vous devez quand même connaître les risques et les complications envisageables.
A – Les risques généraux inhérents à toute intervention chirurgicale : infection, hématome, trouble de la cicatrisation et risque anesthésique
L’infection
Le risque infectieux peut être favorisé par la proximité des orifices naturels en cas d’infection urogénitale. Il vous sera donc demandé de consulter en préopératoire un spécialiste pour les détecter. Il est aussi très important dans les suites de conserver les cicatrices propres et de respecter les prescriptions d’antiseptiques et d’antibiotiques. En cas d’infection, un drainage chirurgical peut s’avérer nécessaire
L’hématome
Il est une complication assez rare mais nécessitant une évacuation rapide. Il survient le plus souvent dans les heures qui suivent l’intervention. Ce risque est considérablement augmenté par la prise de médicament qui favorise le saignement en pré et post opératoire.
Les problèmes de cicatrisation
Dans toute opération de chirurgie plastique, la qualité de la cicatrisation est inconnue. Dans les suites immédiates, la cicatrice peut s’enflammer ou suinter ce qui va nécessiter des traitements locaux spécifiques et souvent longs. Le respect des consignes de soins de propreté, d’arrêt de la cigarette et des rendez-vous de contrôle sera tout à fait déterminant.
A moyen terme, la cicatrice peut dans certains cas mal évoluer : s’épaissir, s’élargir, faire une chéloïde. cela dépend avant tout du type de peau (sur une peau rousse ou noire les problèmes augmentent) et de l’hygiène de vie (cigarette et pilule augmentent ce risque).
Le risque anesthésique
Les techniques d’anesthésie et les méthodes de surveillance ont fait d’immenses progrès et la sécurité est optimale lorsque l’intervention se déroule en dehors de l’urgence, chez une personne en bonne santé, que l’anesthésiste est une personne compétente exerçant dans un établissement agréé. Cependant le l’anesthésie peut induire dans l’organisme des réactions plus ou moins imprévisibles et faciles à maîtriser, il existe donc des risques et aléas per et post-opératoires. C’est pourquoi il sera indispensable de consulter l’anesthésiste préalablement à l’intervention et de l’informer scrupuleusement sur votre santé. L’anesthésiste évaluera les risques anesthésiques et les précautions particulières éventuelles et vous en informera. S’il récuse l’intervention, son avis est décisionnaire.
B – Les risques existants pour toute intervention à visée esthétique : asymétrie, résultat jugé insuffisant ou excessif et nécessité de retouche(s) troubles de la sensibilité
La réaction des tissus à une intervention est toujours spécifique et garde une part d’imprévisible. Elle dépend du bon suivi par le patient des recommandations du médecin mais aussi du facteur chance. C’est pourquoi pour toute intervention esthétique sont évoqués les risques de dissymétrie, de résultat jugé insuffisant ou excessif et l’éventuelle nécessité de retouche.
En ce qui concerne le lifting de face interne de cuisse :
Les imperfections de résultat
Le risque de résultat excessif est sérieux puisqu’il peut entraîner chez les patientes, une béance vulvaire accompagné d’une migration de la cicatrice et d’une récidive de la ptose. Ce risque est limité par la fixation au tendon et une indication bien posé pour éviter les tractions excessives.
Le risque de résultat insuffisant ou asymétrique concerne avant tout les patients ayant une mauvaise qualité de peau et notamment les ex-obèses dont la peau a tendance à se redétendre beaucoup dès le lendemain de l’intervention.
Ces deux risques opposés nécessitent la plus grande vigilance dans les indications opératoires et un savant dosage dans la remise en tension qui est la principale difficulté de la réalisation de l’intervention.
La nécessité de retouches
Comme nous venons de le préciser, chez les ex-obèses, la peau à une capacité particulière à se détendre assez rapidement après l’intervention, il faut donc savoir que les retouches ou même les reprises complètes ne sont pas exceptionnelles. Chez certains patients, très rares heureusement, les opérations sont toutes à refaire deux fois si l’on veut obtenir un résultat satisfaisant (bodylift, lifting de bras, lifting de face interne de cuisse).
Les troubles de la sensibilité
L’intervention peut entraîner, dans 20% des cas, des douleurs assez importantes en post-opératoires immédiat et aussi à l’inverse des pertes, en général transitoires (3 à 6 mois), de la sensibilité de la région haute de la cuisse ont été rapportées. Mais heureusement, il n’a jamais été observé de trouble de la sensibilité vulvaire.
C – Les complications envisageables
Les problèmes thrombo-emboliques
Même s’ils sont rares après ce type d’intervention, les accidents thrombo-emboliques sont les complications les plus redoutées. Les phlébites peuvent parfois être à l’origine d’embolie pulmonaire, cette dernière pouvant parfois être fatale (1 sur 10 000). Le risque est augmenté par les vols « long-courriers » trop proches de l‘intervention et par certaines pathologies. C’est pourquoi, la consultation d’anesthésie et le respect des mesures préventives seront déterminants : contention anti-thrombose, respect des éventuelles prescriptions d’anticoagulant, arrêt de tout traitement progestatif et lever précoce… D’autre part, si l’anesthésiste considère que la patiente doit être récusée en raison d’un terrain défavorable son avis est décisionnaire.
En cas doute, en post-opératoire, il est de nos jours possible, par un dosage des D Dimères (prélèvement sanguin) d’effectuer un test de dépistage.
Les épanchements lymphatiques
L’épanchement peut nécessiter des ponctions. Généralement il s’assèche sans séquelles particulières, mais il peut persister plusieurs mois. La technique utilisée a été précisément mise au point pour respecter les gros troncs lymphatiques du triangle de Scarpa et éviter les épanchements lymphatiques secondaires
La nécrose
Les nécroses étendues sont tout à fait improbables grâce au faible décollement des berges et à la fermeture de tous les espaces morts par capitonnage pour limiter la tension sur les cicatrices, source de souffrances cutanées. Mais il faut savoir que le risque persiste et est augmenté considérablement par la cigarette.
Les nécroses marginales sont en revanche moins rares surtout lorsque la peau est de mauvaise qualité. Elles se traduisent le plus souvent par un « lâchage » localisé des sutures en raison de la tension postopératoire infligée (notamment dans la technique verticale au point en T d’intersection entre la cicatrice pubienne et la verticale). Ces nécroses limitées nécessitent des soins spécifiques et souvent longs et seront finalement corrigées avec une retouche ultérieure.
Le risque de bride périnéale ou pubienne
C’est une complication exceptionnelle qui nécessitera une correction chirurgicale pour traiter la bride qui apparaît en position gynécologique (lorsque la patiente écarte les jambes) au niveau du pubis ou de la vulve.