Définition et principes : liposuccion, lipoaspiration
Schématiquement, pour corriger esthétiquement le galbe du corps, il existe trois possibilités :
- La liposuccion est indiquée lorsque la peau est tonique et qu’il existe un excès graisseux modéré et localisé situé entre la peau et le muscle.
- La chirurgie est indiquée lorsqu’il existe un excès de peau et/ou une paroi musculaire distendue avec ou sans graisse excédentaire. La liposuccion n’est pas adaptée dans ce cas car elle entraînerait un excès de peau supplémentaire tout à fait disgracieux.
- La gymnastique journalière associée au contrôle calorique, lorsqu’il n’y a un excès de graisse général, donc non accessible à la liposuccion. Exceptionnellement, la liposuccion pourra être préconisée par un psychothérapeute chez une personne en surpoids, pour obtenir un « déclic » de meilleure hygiène de vie et lancer le processus d’amaigrissement, mais c’est un cas particulier et une résultat limité sera obtenu en raison des risques inhérents aux liposuccions quantitativement déraisonnables.
La liposuccion extrait les dépôts graisseux par aspiration à l’aide d’une canule à bout mousse insérée par une petite incision dans l’hypoderme. La technique de la lipoaspiration peut être utilisée sur un grand nombre de localisations du corps :
- le ventre,
- la culotte de cheval,
- les cuisses,
- les genoux,
- les mollets,
- les chevilles,
- les bras et
- du visage : ovale et double menton.
Lorsque la graisse retirée pendant une liposuccion est utilisée pour combler une autre partie du corps ou le visage, donc réinjectée on parlera de lipofilling, greffe de graisse autologue, lipostructure ou Coleman.
Chaque individu d’âge adulte possède un nombre fixe de cellules graisseuses qui ne se régénèrent pas. Lors d’un gain de poids ce n’est pas le nombre de cellules qui augmentent mais leur volume. Le principe de la liposuccion mis au point depuis 1977 par le Dr Illouz est donc d’aspirer la graisse disharmonieuse, et ainsi de diminuer le nombre de cellules graisseuses en surnombre pour regalber les volumes. Dans la mesure ou les cellules graisseuses restantes, n’ont pas la faculté de se multiplier il n’y aura pas de récidive si le poids est stable. En cas de prise de poids importante, les zones liposuccées pourront à nouveau se développer, mais elles le feront beaucoup moins que si la liposuccion n’avait pas été pratiquée, puisqu’un nombre plus réduit de cellules prendra du volume.
A – Technique opératoire
Les canules sont insérées sous la peau en passant par des incisions courtes (3 ou 4mm) et le plus discrètes possible : cachées dans le nombril pour le ventre, ou dans le repli de la fesse pour la culotte de cheval…
La graisse est aspirée en tunnels réguliers, réalisant un éventail, et respectant les vaisseaux et les nerfs. La graisse profonde (près du muscle) et la graisse superficielle (près de la peau) peuvent être traitées mais il faut savoir qu’une épaisseur plus ou moins grande de graisse devra être conservée en fonction de l’état de la peau et de ses capacités de redrapage pour éviter de créer des vagues ou des altérations cutanées.
Le chirurgien peut aspirer la graisse au moyen :
– d’un aspirateur muni de canules : c’est la liposuccion classique inventée par le Dr ILLOUZ. Grâce à des canules très fines, on peut faire une lipoaspiration beaucoup plus superficielle: c’est la technique préconisée par le Dr GASPAROTTI.
– d’un appareil à ultra-son : créé par le Dr ZOCCHI, cette technique est de moins en moins utilisée car elle allonge nettement le temps d’intervention et comporte des risques spécifiques de phlébite, lymphangite en cas de brûlure des veines et des lymphatiques. La meilleure rétraction de la peau n’a jamais été vraiment reconnue.
– d’une seringue : c’est la micro-liposuccion, qui donne de bons résultats sur les surcharges réduites et localisée, mais est tout à fait inadaptée sur les surfaces étendues.
– de canules rotatives et/ou à mouvement alternatif : technique permettant dans certains cas une réalisation de l’acte opératoire plus aisée pour le chirurgien, particulièrement en cas de liposuccion importante chez un patient obèse.
B – Alternatives thérapeutiques non chirurgicales
Vous trouverez ici des renseignements généraux sur les dernières techniques visant « à faire fondre les graisses » sans chirurgie. Mais il n’est pas possible de détailler chaque appareil ou produit disponible sur le marché et rien ne remplace l’avis d’un praticien expérimenté.
Les ultrasons non effractifs
L’UltraShape et les techniques apparentées promettent la destruction d’amas graisseux localisés sans intervention et sans douleur au moyen d’ultrasons focalisés ciblant en profondeur la graisse sans endommager les tissus voisins.
Sans être aussi efficace que la liposuccion, la technique indiquée pour les excès graisseux légers localisés sur le ventre, les cuisses, culotte de cheval et la taille. Des pièces à main sont actuellement à l’étude pour permettre de traiter les zones plus étroites (bras, cuisse, genoux…).
La technique est contre-indiquée pour les personnes trop minces (il faut au moins 3cm d’épaisseur de graisse) ou en surcharge pondérale (IMC supérieur a 29), les femmes enceintes, les personnes atteintes de maladies hépatique chroniques, d’une hernie abdominale, ainsi que les porteurs de pace-makers.
Il est indispensable cette technique soit pratiques par un médecin expérimenté étant donnée « la force » des ultrasons utilisés.
Au final, c’est une bonne alternative pour les patients qui ne souhaitent pas de chirurgie et sont prêts à accepter une efficacité modérée et aussi l’éventuel coût de séances répétées.
Les injections de phosphatidylcholine Lipodissolve Lipotomie…
Promotionnée sous des noms variés tels que: Lipodissolve, Lipolysis, Lipomelt, injections de Phosphatidylcholine, Lipostabil, Lipotomie, la technique est une procédure controversée d’injection médicamenteuse dans les graisses localisées dans le but de faire fondre celles-ci (par nécrose inflammatoire )
Le plus souvent, il s’agit d’un mélange de phosphatidylcholine (PC) et de deoxycholate (PCDC). L’idée est dérivée de l’utilisation du Lipostabil, contenant 5% phosphatidylcholine et 4.75% deoxycholate (DC) et qui a été approuvé en Allemagne pour le traitement des embolismes graisseux, dyslipidemies (excès de lipides dans le sang) et des cirrhoses induites par l’alcool.
L’idée de faire disparaître les graisses localisées par injection est certes très séduisante, malheureusement la technique n’a pas prouvé son innocuité :
– La rumeur veut que la technique ait été interdite au Brésil suite a des problèmes indéterminés.
– En 2004 l’EQUAM (le comité Européen pour la qualité des technologies et dispositifs médicaux) avait fait remarquer l’absence de données médicales établies et rappelé que des études cliniques devraient précéder l’utilisation esthétique.
– En Mai 2007 la société américaine de chirurgie plastique ASAPS a émis un avertissement recommandant de renoncer pour l’instant à l’utilisation, pour une indication esthétique, de produits injectables pour dissoudre les graisses. En Septembre 2007, l’ASAPS a annoncé par communiqué de presse avoir obtenu l’agrément de la FDA pour une étude clinique sur les injections visant à faire fondre les graisses.
– Des médecins Australiens ont rapporté que de nombreux cas d’infections bactériologiques, d’inflammations chroniques et de nécroses incontrôlées liés à la technique auraient été trouvés
– L’un des principaux fournisseur du produit aux USA, Go Fig Inc., s’est inscrit en banqueroute après que ses clients aient demandé des remboursement totalisant $4.3 millions de US $. Les plaintes contre la compagnie incluaient des litiges de facturations, des difficultés à obtenir un remboursement et globalement que la procédure ne marchait pas.
– La Société Française de Chirurgie Plastique Reconstructrice et Esthétique SOFCPRE a émis une mise en garde à propos de la lipotomie le 4 Mars 2008 remarquant l’absence d’études dans la littérature scientifique internationale et concluait à une « pratique scientifiquement non éprouvée, et donc déontologiquement réprouvable ».
Pour conclure le Dr Le Louarn ne conseille pas à ses patients pour l’instant de recourir à des techniques de Lipodissolve ou apparentées :il n’y a pas de données objectives disponibles sur la manière dont ces traitements prétendent faire fondre/dissoudre les graisses et, il y a de nombreuses complications documentées dans la littérature médicale (avec des infections, des inflammations granulomateuses, des nécroses incontrôlées). Il cite le Dr Foad NAHAI, Président de la Société Américaine de Chirurgie Plastique (ASAPS) :” “The bottom line for patients is this: Don’t allow yourself to be injected with an unknown and untested substance.”(ne vous faites pas administrer une substance inconnue et non testée)