Les risques d'une plastie des fesses
Dans la plupart des cas, les interventions se passent bien et les patients sont satisfaits du résultat. Pour autant, avant de vous décider, vous devez quand même connaître les risques et les complications envisageables.
A – Les risques généraux inhérents à toute intervention chirurgicale : infection, hématome, trouble de la cicatrisation et risque anesthésique
L’infection
Le risque infectieux général est limité pour toutes les interventions quand l’intervention est réalisée dans des conditions normales et lorsque les soins et les consignes post opératoires sont respectés. Il vous sera notamment demandé d’effectuer des soins journaliers et de vous laver à l’eau et au savon, tous les jours dès le début, pour garder les cicatrices propres. Enfin il est impératif de respecter les prescriptions d’antiseptiques et d’antibiotiques.
Il arrive aussi que l’on soit confronté à une infection limitée, due à une nécrose graisseuse localisée consécutive aux tractions, ou à un hématome, ou encore à un fils mal toléré. Le traitement est l’évacuation rapide dès que l’abcès est collecté et bien sûr le retrait du fils incriminé s’il y a lieu.
L’infection est une complication rare mais particulièrement redoutée pour les prothèses de fesses. Si elle n’est pas résolue par le traitement antibiotique, elle impose alors malheureusement, une reprise chirurgicale pour drainage avec le retrait de l’implant pendant quelques mois (temps nécessaire avant de pouvoir remettre en place une nouvelle prothèse sans risque).
On doit par ailleurs citer deux autres formes particulières d’infection après prothèses de fesses :
- L’infection tardive, dite « à bas bruit », il s’agit d’une infection avec peu de symptômes et sans traduction évidente à l’examen, qui peut survenir parfois plusieurs années après l’implantation;
- Le choc toxique staphylococcique : de rarissimes cas de ce syndrome infectieux généralisé brutal ont été rapportés.
L’hématome
Cette complication survient le plus souvent dans les heures suivant l’intervention. Elle est assez rare, mais nécessite une évacuation rapide. Ce risque est considérablement augmenté par la prise de médicaments qui favorisent le saignement en pré et/ou post opératoire.
Les problèmes de cicatrisation
Dans toute opération de chirurgie plastique, la qualité de la cicatrisation est inconnue. Dans les suites immédiates, la cicatrice peut s’enflammer ou suinter ce qui va nécessiter des traitements locaux spécifiques et souvent longs. Le respect des consignes de soins de propreté, d’arrêt de la cigarette et des rendez-vous de contrôle sera tout à fait déterminant.
A moyen terme, la cicatrice peut dans certains cas mal évoluer : s’épaissir, s’élargir, faire une chéloïde. Cela dépend avant tout du type de peau (sur une peau rousse ou noire les problèmes augmentent) et de l’hygiène de vie (cigarette et pilule augmentent ce risque).
Ce point est évidemment particulièrement importants pour les liftings de fesses car la cicatrice est en zone visible lorsque le ou la patiente est complètement nu. Et le sera également pour les prothèses de fesses car la cicatrice inter fessière est relativement longue même si elle est dissimulée dans un pli naturel. En ce qui concerne ces deux interventions, le respect des consignes de soins et du tabac sont une partie déterminante du résultat final.
Une reprise de cicatrice, plus légère que l’intervention initiale, sera programmé en cas d’élargissement cicatriciel.
Le risque anesthésique
Les techniques d’anesthésie et les méthodes de surveillance ont fait d’immenses progrès et la sécurité est optimale lorsque l’intervention se déroule en dehors de l’urgence, chez une personne en bonne santé, que l’anesthésiste est une personne compétente exerçant dans un établissement agréé.
Cependant l’anesthésie peut induire dans l’organisme des réactions plus ou moins imprévisibles et faciles à maîtriser, il existe donc des risques et aléas per et post-opératoires. C’est pourquoi il sera indispensable de consulter l’anesthésiste préalablement à l’intervention et de l’informer scrupuleusement sur votre santé.
L’anesthésiste évaluera les risques anesthésiques et les précautions particulières éventuelles et vous en informera. S’il récuse l’intervention, son avis est décisionnaire
B – Les risques existants pour toute intervention à visée esthétique : asymétrie, résultat jugé insuffisant ou excessif et l’éventuelle nécessité de reprise(s) chirurgicale(s)
L’asymétrie
Le problème des fesses, c’est qu’il y en a deux ! Comme personne n’est jamais symétrique au départ, et que la cicatrisation induit des phénomènes qui ne dépendent ni du patient ni du chirurgien, le résultat présente obligatoirement un risque d’asymétrie, qu’il s’agisse de liposuccion, lipofilling, prothèses ou lift de fesses . Ce risque est majoré en cas de déformation de la colonne vertébrale ou de changement de posture du bassin.
Les imperfections de résultat et la nécessité de retouches
Dans les prothèses de fesses, un déplacement ou une rotation de l’implant peut nécessiter une correction chirurgicale.
Dans le lifting de fesses, le risque de résultat excessif n’existe pas à priori, par contre le risque de résultat insuffisant est réel car la peau peut se redétendre beaucoup surtout chez les ex-obèses.
Dans le lipofilling, la prise toujours aléatoire de la graisse peut entrainer des asymétries ou des insuffisances de résultat nécessitant une nouvelle intervention.
Dans les liposuccions des fesses pour les rendre plus petites, une peau semblant élastique et correcte peut s’avérer de mauvaise qualité et favoriser une ptose. Ce phénomène est aggravé en cas de perte de poids importante dans les suites de l’intervention. Dans les cas les plus sérieux, un lifting de fesses peut être envisagé.
Les troubles de la sensibilité
Ce risque existe pour toutes les interventions, même si la sensibilité redevient très souvent normale dans un délai de 6 à 12 mois. Dans de rares cas, un certain degré de dysesthésie (diminution ou exagération de la sensibilité au toucher) peut persister.
C – Les risques spécifiques à l’intervention
Les risques spécifiques des liposuccions
Il arrive que des imperfections localisées soient observées, sans qu’il ne s’agisse de réelles complications : hypo correction, asymétrie, irrégularités de surface, vagues ou ptose si la liposuccion est ambitieuse.
Les premières sont le plus souvent corrigibles avec une petite « retouche » de lipoaspiration ou un lipofilling. Pour les vagues ou la ptose, qui peuvent survenir lorsqu’on a essayé de se passer d’un lift de fesses, alors que la peau était moyennement tonique et le volume à retirer conséquent, seul ce lift de fesses permettra la correction. Les patients sont donc prévenus en cas d’indication limite.
Les risques spécifiques des lipofilling de fesses
Puisque le tissu graisseux déposé reste vivant, il est soumis naturellement aux variations de poids. Le premier risque est donc celui de la perte de volume qui se ferait suite à un amaigrissement survenant après l’intervention. A l’inverse, une prise de poids survenant après l’intervention entrainera un gonflement de la zone injectée et peut donc donner une surcorrection.
Bien sûr, les zones de prélèvement graisseux sont concernés par les risques des liposuccions : asymétrie, irrégularités de surface, vagues… C’est pourquoi le prélèvement doit rester précautionneux quitte à minorer le volume prélevé
Les risques spécifiques des lifts de fesses
La nécrose
Les nécroses étendues sont tout à fait improbables, mais il faut savoir que ce risque est augmenté par deux facteurs : la cigarette et la traction sur l’extrémité des lambeaux. Ce second facteur étant beaucoup mieux contrôlé avec la plastie de fesses utilisée, le risque est diminué mais pas éliminé.
Les nécroses marginales sont en revanche moins rares et se traduisent le plus souvent par un « lâchage » des sutures en raison de la tension postopératoire infligée à une peau de mauvaise qualité cutanée (notamment après les amaigrissements massifs).
La phlébite
Si une phlébite est non reconnue, il y a un risque d’embolie pulmonaire. Le respect des prescriptions d’anticoagulants et du port des bas anti-thrombose est donc primordiale.
En cas de doute, en postopératoire, il est de nos jours possible, par un dosage des D Dimères (prélèvement sanguin) d’effectuer un test de dépistage.
Réapparition de la ptose
Ce risque est particulièrement important chez les ex-obèses dont les tissus ont été physiologiquement détériorés. Leur peau a en effet naturellement tendance à se détendre beaucoup dans les suites de toute intervention. Ceci peut entrainer la nécessité d’une reprise de l’opération pour améliorer le résultat.
Chez les autres patients, ce risque survient avant tout, en cas de perte de poids importante après l’intervention.
Les risques spécifiques des prothèses de fesses
Les problèmes thrombo-emboliques (caillot de sang)
Les accidents thromboemboliques sont les complications redoutées. Les phlébites peuvent parfois être à l’origine d’embolie pulmonaire, cette dernière pouvant parfois être fatale (1 sur 10 000). Le risque est augmenté par les vols « long-courriers » trop proches de l‘intervention, par certaines pathologies. C’est pourquoi, la consultation d’anesthésie et le respect des mesures préventives seront déterminants : bas anti-thrombose, respect des prescriptions d’anticoagulant, arrêt de tout traitement progestatif et lever précoce… D’autre part, si l’anesthésiste considère que le patient doit être récusé en raison d’un terrain défavorable son avis est décisionnaire.
En cas de doute, en postopératoire, il est de nos jours possible, par un dosage des D Dimères (prélèvement sanguin) d’effectuer un test de dépistage.
Altération de la sensibilité
Elles sont très fréquentes au début mais finissent la plupart du temps par régresser. Dans de rares cas, un certain degré de dysesthésie (diminution ou exagération de la sensibilité au toucher) peut persister.
Les épanchements lymphatiques
L’accumulation de liquide lymphatique autour de la prothèse est un phénomène assez fréquent dans les prothèses de fesses, il est souvent associé à un œdème important. Cela se traduit par une sur-correction transitoire du volume fessier. Il disparaît le plus souvent spontanément et progressivement. Si l’épanchement s’extériorise par la cicatrice, des soins infirmiers à domicile seront effectués avec retour à la position debout ou allongée sur le ventre pendant la durée des soins couplés à une couverture antibiotique.
Les risques liée aux implants : Plis, Visibilité de l’implant, Coques, Ruptures et Serome tardif péri-prothétique
Les plis
Les implants sont souples, il peut donc arriver que leurs enveloppes se plissent et que ces plis deviennent perceptibles au toucher.
Visibilité de l’implant
Chez certains patient(e)s minces, il peut arriver, que l’implant devienne trop superficiel à un endroit. Ceci peut être corrigé soit par une intervention de lipofilling (pour camoufler l’implant sous une couche de graisse), soit lorsque c’est possible par une réintervention pour « enfouir » plus en profondeur de l’implant.
Sans que cela ne représente une complication, les implants peuvent être visibles dans certaines positions (notamment à quatre pattes) ce risque est minoré chez les patientes rondes à peau épaisse.
Coques
La mise en place d’un corps étranger entraîne physiologiquement une réaction de rejet par l’organisme. Cet « intrus » est donc isolé du reste des tissus qui l’entourent par la constitution d’une membrane fibreuse hermétique. Cette réaction fibreuse est plus ou moins forte selon les cas. Les fesses peuvent donc devenir plus dures autour de l’implant et même dans certains cas devenir douloureuses. La coque fibreuse peut, si elle est très importante, déformer l’implant. Dans les cas les plus gênants, une réintervention de section de la capsule fibreuse sera nécessaire pour corriger ce problème.
Rupture
En matière d’implants, la rupture est considérée comme un « risque attendu ». Les implants ne doivent donc jamais être considérés comme définitifs.
La perte d’étanchéité de l’enveloppe peut être la conséquence d’un traumatisme violent ou d’une piqûre accidentelle, mais le plus souvent elle résulte simplement de l’usure progressive de la paroi avec le temps.
Lorsque le produit de remplissage de la prothèse peut s’échapper de son enveloppe, il va le plus souvent rester contenu au sein de la membrane fibreuse péri-prothétique qui isole la prothèse. Cela peut alors favoriser l’apparition d’une coque, mais peut aussi rester sans conséquence et passer totalement inaperçu. Dans certains cas devenus beaucoup plus rares (notamment du fait de la meilleure «cohésivité» des gels actuels), on peut assister à une fuite progressive du gel dans les tissus environnants.
La rupture prothétique impose une intervention pour changer les implants. Le bon suivi radiologique des implants nécessite un examen tous les 2 à 3 ans à titre préventif et immédiatement en cas d’accident ou de suspicion de fuite.
Sérome tardif péri-prothétique
Exceptionnellement, un épanchement tardif autour de la prothèse peut apparaître. Celui-ci nécessite alors le plus souvent une ponction par échographie avec réalisation d’une culture et d’une étude cytologique appropriée. L’étude cytologique a pu mettre en évidence, encore plus rarement, des cellules lymphomateuses qui imposent alors l’ablation de la capsule fibreuse péri-prothique à titre préventif.