Définition et principes : disséquer le lifting
A – Théories et principes de la chirurgie ou rajeunissement facial
Comment la chirurgie du lifting a évolué
Les premiers liftings tirent sur la peau
Historiquement, le lifting a d’abord traité les effets de l’âge en agissant sur l’excès de peau. Initié en 1901 par Eugen Höllander, ce lifting traditionnel « lift » c’est-à-dire « remonte » en anglais, en tirant et en retendant la peau. Cette technique présente l’inconvénient de donner un résultat souvent incohérent, car seule la surface est traitée. Si l’effet recherché est net, on risque d’obtenir un résultat « très peu naturel » : un peu comme si un masque sans ride avait été posé sur une structure néanmoins vieillie et affaissée.
A partir des années 70, les liftings modernes tirent sur la peau, sur les muscles et sur le périoste, l’enveloppe fibreuse de l’os.
Avec l’évolution des techniques chirurgicales, et grâce aux travaux initiés par le Dr Paul TESSIER, il est devenu possible d’agir non seulement sur l’excès de peau, mais aussi sur l’affaissement (ou la ptose) général du visage.
Pour la partie haute, ce sont les liftings sous-périostés : mask-lift et lifting verticaux qui ont pour principe de remonter les tissus du haut du visage vers le haut et en arrière. Le résultat de ces interventions est beaucoup plus satisfaisant, visuellement, et plus stable dans le temps que la traction seule du lifting traditionnel puisque la profondeur est traitée par action sous-périostée tandis que la surface est traitée par l’exérèse de la peau superflue.
Le lifting vertical remonte la pommette et la tempe en haut et en arrière, le mask lift (qui comprends toujours un lifting vertical) remonte en plus le front. Sur une femme jeune, aux traits naturellement affaissés ou un peu masculins, ces interventions permettent d’éclaircir le regard et d’obtenir un véritable embellissement. L’inconvénient principal pour la patiente en est la conséquence logique, la nécessité de gérer la réaction de l’entourage à cette modification du regard et des traits du visage. Pour ce type d’interventions se reporter aux chapitres sur l’embellissement facial.
Pour la partie basse (cou, ovale et joues) le lifting est dorénavant musculaire en plus de cutané et permet donc d’obtenir une traction plus importante et plus stable.
Ces liftings peuvent être envisagés dès que les signes du vieillissement apparaissent (en général à partir de 40/45 ans), si le ou la patient(e) est motivé(e) et que l’on peut escompter un net bienfait psychologique de l’intervention.
Au final, ces liftings périostés et musculaires ont permis d’améliorer nettement les résultats de la chirurgie de rajeunissement. Cependant, il faut savoir que leur efficacité sur le vieillissement structurel paramédian : plis inter-sourciliers, creux de cernes, sillons nasogéniens, plis d’amertume, et cordes cervicales, peut s’avérer limitée.
A partir de 1995, des liposuccions et des lipofillings / lipostructures du visage sont utilisés pour ajouter ou enlever de la graisse là où c’est nécessaire.
Dès l’apparition de la liposuccion, les chirurgiens plasticiens ont essayé de réinjecter de la graisse là où elle manquait pour harmoniser le visage de leurs patients, mais ces tentatives n’ont pas apporté le résultat escompté car la graisse prenait mal et se résorbait. Les travaux de Sidney Coleman ont permis de réaliser des réinjections de graisse autologue beaucoup plus fiables car la graisse est centrifugée puis réinjectée en « multi-tunnels ».
La technique du lipofilling a démontré son intérêt sur les visages maigres qui ne peuvent souvent pas être liftés sans donner un aspect « squelettique » et « tiré ». L’adoucissement des traits qui résultera d’un éventuel lipofilling doit être accepté par le patient.
Les chirurgiens plasticiens se sont aussi mis à utiliser la lipostructure (liposuccions + réinjections ciblées) pour agir sur les sillons paramédians sur lesquels les liftings restaient peu efficaces. Cette technique permet d’obtenir des résultats satisfaisants mais présente deux inconvénients :
– la graisse réinjectée ne prends pas forcément de façon homogène, ce qui peut entrainer des irrégularités et nécessiter une ré-intervention secondaire,
– la graisse réinjectée est prélevée dans les graisses de réserves (culotte de cheval, hanche, ventre …), ce qui peut faire varier l’aspect du visage avec des variations de poids ultérieures. En conséquence, en cas de prise de poids importante, le patient présentera des zones réinjectées anormalement gonflées par rapport au reste du visage.
Depuis la fin des années 2000, les liftings agissent sur la peau et les tissus profonds mais aussi sur le vieillissement paramédian (cernes, poches malaires, sillons nasogéniens, plis d’amertumes et cordes cervicales).
Dans sa forme la plus avancée, le rajeunissement chirurgical s’inscrit dans le concept du Face Recurve®. Outre le traitement de l’excès de peau et de la ptose, on peut maintenant attendre de la chirurgie, une bonne action sur les plis paramédians.
Portrait de la mère de l’artiste – Guido Reni 1615 – Pinacothèque nationale, Bologne
Le portrait que fait Guido Reni de sa mère est plein d’amour filial. Pour le chirurgien d’aujourd’hui, il est aussi une illustration démonstrative du vieillissement paramédian chez une femme encore jeune et peu ridée – avec de haut en bas : la ride du lion, les cernes, les sillons naso-géniens et les plis d’amertume.
Théorie du Face Recurve® et applications pour le rajeunissement du visage
Résultant de travaux et publications du Dr LE LOUARN assistés des docteurs Didier BUTHIAU (radiologue) et Jacques BUIS(chirurgien plasticien), Le Face Recurve® propose à la fois :
– une nouvelle explication du vieillissement structurel,
– de nouveaux traitements chirurgicaux et médicaux pour lutter contre ce vieillissement,
– et une nouvelle stratégie dans la lutte anti-vieillissement structurel.
On peut différencier dans le vieillissement global du visage, le vieillissement cutané et le vieillissement structurel. Ces deux vieillissements n’ont pas les mêmes causes, n’obéissent pas aux mêmes logiques et ne relèvent donc pas des mêmes traitements.
Le Vieillissement Cutané intéresse l’altération avec le temps du revêtement c’est-à-dire la peau. Il se traduit par la perte d’élasticité (l’aspect froissé et affiné), les dyschromies (tâches pigmentaires), la couperose, la dilatation des pores.
Le Vieillissement Structurel concerne les structures profondes : graisse-muscle-os. Il se manifeste d’abord par le creusement de sillons paramédians (placés symétriquement de chaque côté du visage) : creux des cernes, sillons nasogéniens, plis d’amertumes, cordes cervicales et la survenue de volumes excédentaires (poches sous les yeux, bajoues, …) et plus tard, par l’affaissement général du visage avec l’apparition d’un excès de peau net.
Portrait du Fayoum – Portrait funéraire – Egypte Romaine
Ce portrait d’un homme âgé nous fait voir son sérieux et son expérience voire sa tristesse. Sur le plan médical, on constate le vieillissement structurel du visage : ride du lion mise en avant par le creusement du front, chutes de paupières, cernes, sillons nasogéniens et plis d’amertume qui ne font plus qu’un, ptose de l’ovale et cordes cervicales nettes
On a longtemps cru que la gravité était la cause du vieillissement structurel, c’est-à-dire qu’elle était responsable de l’affaissement du visage et de l’excès de peau.
Les études scientifiques (cliniques, anatomiques et radiologiques) conduites par le Dr Le Louarn avec les Docteurs Buthiau et Buis ont mis en évidence que le vieillissement structurel du visage est d’abord d’origine musculaire : il résulte de la répétition des expressions et des mimiques. Et que ce vieillissement est particulièrement induit par certains faisceaux des muscles de la mimique : les faisceaux marqueurs du vieillissement ou Age Marker Fascicles – AMF en anglais.
Les études radiologiques ont démontrés qu’avec le temps et la répétition de leurs contractions, les muscles de la mimique qui avaient une forme courbe et allongée chez le sujet jeune se rétractaient avec le temps chez le sujet âgé, pour présenter une forme rectiligne plus courte. En conséquence, les traits sont « tirés ». Parallèlement la graisse qui, chez le sujet jeune est avant tout située sous les muscles, est expulsée en surface de chaque côté des faisceaux marqueur du vieillissement, où elle crée des amas graisseux inesthétiques. Le mécanisme des faisceaux marqueurs induit la formation de sillons (ride du lion, cernes, plis naso-géniens, plis d’amertume et cordes cervicales) et de volumes graisseux paramédians disgracieux (poches palpébrales, poches malaires, volume naso-génien, bajoue, cou « de dindon »).
Légende de l’image : Clichés réalisés par le Docteur Didier BUTHIAU, radiologue pendant l’étude IRM ayant permis de confirmer la théorie du Face Recurve®. On constate dans la région pré-malaire de ces deux sujets normaux pondéraux, à gauche 19 ans et à droite 67 ans, la perte de courbure du muscle et la diminution de la graisse profonde au profit de la graisse superficielle avec le temps.
Ce système s’avère particulièrement efficace pour indiquer le statut biologique d’un individu, parce que les amas constitués par la chasse graisseuse, se localisent le long des plis parallèlement au faisceau marqueur en cause. Par exemple le volume graisseux situé au-dessus du pli nasogénien augmente la visibilité du sillon et réciproquement.
La gravité n’intervient que secondairement sur les tissus déjà endommagés par l’action des faisceaux marqueurs et le vieillissement cutané. Dans notre exemple, la gravité va faire descendre plus bas le volume nasogénien.
Applications et conséquences pratiques pour la lutte contre le vieillissement
Un ensemble de techniques médicales et chirurgicales visant à lutter de manière adaptée contre l’action délétère des faisceaux marqueurs du vieillissement a été développé et mis au point par l’équipe Le Louarn, Buthiau, Buis.
L’objectif de toutes ces techniques est bien sûr de préserver ou de restaurer la structure anatomique au plus près possible de celle du sujet jeune. Elles y parviennent en :
– entravant l’action des faisceaux marqueurs soit en les affaiblissant par la toxine botulique, soit en les sectionnant chirurgicalement et de façon ciblée.
– en camouflant la chasse graisseuse par les fillers au début du vieillissement ou en corrigeant cette chasse graisseuse par des remises en place chirurgicales de la graisse.
Par exemple : avant le Face Recurve, la bajoue était traitée pendant le lifting, en tirant au maximum sur la peau vers l’oreille. Or la seule traction cutanée ne pouvait résister ensuite à l’action répétée du muscle de la mimique tirant la bajoue vers le bas (faire la moue).
Dorénavant grâce à une section ciblée du faisceau marqueur responsable de la bajoue (DAO) associée à une remise en place des masses graisseuses chassées dans la bajoue par la contraction du DAO , le lifting est limité à la stricte résection de la peau excédentaire. Le résultat sur la bajoue est à la fois plus efficace, plus naturel et plus stable.
Il devient donc pour la première fois réalisable de traiter à la fois les conséquences (peau excédentaire et affaissement) et leur cause (faisceaux marqueurs). Et surtout, on ne demande plus à la traction du lifting ou au remplissage d’effacer des séquelles dues à l’action des muscles de la mimique.
La peau excédentaire est retirée et les volumes sont replacés dans le strict respect de leurs emplacements et des volumes initiaux. On évite donc l’aspect tiré (peau trop tendue pour obtenir une action sur un sillon médian donc éloigné de la cicatrice) ou soufflé (remplissage excessif pour dissimuler les sillons et absorber l’excès de peau).
La structure anatomique est ainsi restaurée au plus près possible de celle du sujet jeune tandis que la section chirurgicale précise et ciblée des faisceaux marqueurs permet d’enrayer leur action préjudiciable et donc de prévenir le vieillissement ultérieur.
Si vous désirez avoir plus d’information sur le Face Recurve® , reportez vous à la fiche du même nom, vous y trouverez notamment un film 3D permettant de visualiser le processus, vers la fiche «Face Recurve®»
B – Le Lifting zone par zone
Le haut du visage
Le lifting frontal a pour objectif de corriger le vieillissement de la partie haute du visage soit parce que la position des sourcils est trop basse soit parce que le front présente beaucoup d’excès de peau et des rides profondes.
Le lifting frontal peut être réalisé isolément ou associé à de nombreux autres gestes esthétiques sur le visage : lifting temporal, lifting cervico-facial, blépharoplastie, canthopexie, lifting malaire concentrique, technique d’abrasion cutanée…
Lorsque l’indication est la descente des sourcils et non l’excès de peau, la chirurgie peut être réalisée soit par endoscopie, soit avec une cicatrice dans les cheveux (voie bicoronale) mais l’efficacité et la stabilité sont meilleures avec cette dernière.
Il faut savoir que la traction recule un peu la ligne chevelue, que l’on utilise la technique endoscopique ou la voie bicoronale. En cas de front déjà important, seul un lifting frontal avec une cicatrice au ras de la ligne chevelue peut être envisagé. L’inconvénient en est bien sûr le risque de visibilité de la cicatrice. Celle-ci pourra si nécessaire être dissimulée secondairement soit par un tatouage soit par des micros greffes capillaires.
Pour résumer , la cicatrice précapillaire (devant les cheveux) diminue un front trop grand, tandis que la cicatrice intra capillaire (dans les cheveux) recule les cheveux et agrandi le front , la technique endoscopique est moins efficace et réservée à la correction des sourcil trop bas situés, sans excès de peau au niveau du front.
Cas particulier : le mask-lift
Il s’agit d’une technique de lifting inventée dans les années 80 par le Docteur Paul TESSIER.
Malgré son nom, le mask-lift vise plus à embellir le visage qu’à le rajeunir. Cette chirurgie agrandit le front, remonte les sourcils, fait des yeux plus en amande et rehausse les pommettes. Ainsi, le mask-lift éclaire le regard d’un visage triste, harmonise un visage trop allongé et féminise un visage jugé trop masculin. La cicatrice est situé dans les cheveux et a une forme « en diadème » (voie bicoronale).
Le mask lift se pratique sous anesthésie générale, avec une nuit d’hospitalisation.
Comme il modifie vraiment les traits, il est plus indiqué chez des personnes jeunes que chez des personnes très installées dans la vie. En effet, pour ces dernières, le changement d’apparence peut s’avérer difficile à gérer socialement.
Le mask lift peut être associé à toutes les autres actions d’embellissement du visage (nez, menton, lèvres…)
Si vous désirez avoir plus d’information sur l’embellissement du visage , reportez vous au chapitre du même nom
Le lifting temporal ou lifting mannequin, une alternative au mask lift ?
Le lifting mannequin consiste à pratiquer une incision dans les cheveux au niveau des tempes pour tirer la peau et remonter le haut des pommettes et la queue des sourcils. Les suites sont simples. Malheureusement la peau ainsi tendue se détend très vite.
La seule technique temporale stable est le mask lift dont le plan de décollement est profond, sous périosté.
La partie moyenne du visage
Le Lifting Malaire Concentrique
Légende de l’image : Le portrait d’Adèle Bloch montre un affaissement de la paupière inférieure sans doute congénital chez cette jolie jeune femme , qui s’il la gênait, pourrait être corrigé par un lifting malaire concentrique
Le Lifting Malaire Concentrique est une technique de rajeunissement facial publiée par le Dr Le Louarn en 2005. Il permet de restaurer les structures initiales du centre du visage pour obtenir un rajeunissement harmonieux de cette région. Grâce à une cicatrice siégeant au ras des cils des paupières inférieures, le lifting malaire concentrique agit sur les paupières inférieures, le creusement de l’œil, les cernes, les pommettes et le début du sillon nasogénien. Il remonte les volumes concentriquement vers l’orbite vers leur emplacement d’origine et non pas vers le haut et en dehors, la tempe, d’où ils ne viennent pas.
L’intervention peut être réalisée isolément sans hospitalisation (neuroleptanalgésie et quelques heures de clinique) ou avec une hospitalisation en même temps qu’un lifting plus complet.
Comme il remonte les tissus de la paupière inférieure et ceux situés dessous vers l’oeil, le lifting malaire concentrique est beaucoup utilisé pour corriger des ectropions (éversion du bord libre de la paupière inférieure exposant la conjonctive à l’air). Les ectropions peuvent être congénitaux ou acquis suite à un accident, une intervention de paupières précédente trop ambitieuse, ou simplement être dû à l’âge.
Pour plus de détails sur le lifting malaire concentrique, se reporter à « chirurgie esthétique des yeux et du regard »
Le lifting vertical
Plus couramment proposé que le lifting malaire concentrique, le lifting vertical remonte les tissus excédentaires de la pommette vers la tempe, donc obliquement. Cette intervention à l’avantage d’être beaucoup plus simple à réaliser qu’un lifting malaire concentrique et elle a des suites plus simples également mais elle présente trois inconvénients :
– l’efficacité est faible en paupière inférieure car on ne peut pas retirer plus de 2 ou 3 mm de peau sur la ligne pupillaire , c’est à dire au centre de la paupière, sans risquer de créer un ectropion (même limite que dans la technique classique de chirurgie de paupière inférieure)
– Le lifting vertical nécessite d’associer à l’action sous-ciliaire, un lifting temporal. Donc il y aura en plus de la cicatrice sous ciliaire, une cicatrice dans les cheveux et surtout un risque de paralysie faciale
– comme le lifting vertical ne replace pas les tissus ou ils étaient originellement, mais les transpose vers la tempe. le résultat est obtenu non pas par une restauration de l’aspect jeune mais par une modification du visage
Il faut noter qu’en raison du grand nombre de patients opérés selon cette technique, la modification de trait induite par le lifting vertical est socialement très bien acceptée pour l’instant car ses résultats sont considérés comme normaux
La partie basse du visage
Le lifting cervico-facial
Le lifting cervico-facial agit du cou jusqu’aux tempes. Il a pour objectif le traitement de l’affaissement et du relâchement de la peau et des muscles du visage et du cou. Le but de l’intervention n’est pas de modifier les traits mais de restaurer un aspect plus jeune.
On peut réaliser un lifting cervico-facial complet (cou /joues /tempes) ou un lifting limité à l’ovale (cou /bajoues).
Le lifting cervico-facial peut être réalisé isolément ou associé à de nombreux autres gestes esthétiques sur le visage : lifting frontal, blépharoplastie (rajeunissement des paupières), canthopexie (élévation du coin des yeux), lifting malaire (action sur la zone centrale du visage), technique d’abrasion cutanée (peeling, laser, dermabrasion).
Lorsque le lifting cervico-facial est pratiqué selon les techniques classiques de traction sur la peau et les muscles, il est peu efficace sur la zone médiane parce que la traction effectuée le long des cheveux est trop à distance du centre du visage pour agir efficacement sur les plis paramédians : sillons nasogéniens, plis d’amertume, et cordes cervicales. De plus en raison des risques de nécroses, cette traction doit rester limitée pour permettre une bonne cicatrisation. Enfin, l’élasticité naturelle des tissus provoque obligatoirement un relâchement secondaire favorisé par les mouvements du visage à la mimique.
Lorsque le lifting cervico-facial est associé aux actions spécifiques du Face Recurve® une bonne action sur les plis paramédians est obtenue
Des sections musculaires et les remises en place des volumes graisseux spécifiques du Face Recurve® sont associées pendant la chirurgie, au lifting cervico-facial. Les plis paramédians de la zone opérée sont ainsi corrigés spécifiquement par le Face Recurve® tandis que le lifting cervico-facial classique traite l’excès de peau et la ptose.
=> Action sur le haut du sillon nasogénien, le pli d’amertume, la bajoue, les cordes cervicales
En rose = plicature horizontale du muscle PL pour traiter la glande sous-maxillaire
Grâce à des sections chirurgicales ciblées des faisceaux marqueurs du vieillissement et à la remise en place des masses graisseuses, on ne demande plus à la traction du lifting d’effacer des séquelles dues à l’action des muscles de la mimique. Le lifting est ainsi limité à la stricte résection de la peau excédentaire. On évite donc le risque d’aspect tiré que on pouvait avoir avec la technique classique lorsqu’on recherchait un effet net (peau trop tendue pour essayer d’obtenir une action sur un sillon para-médian important et éloigné de la cicatrice).
La peau excédentaire est retirée et les volumes sont replacés dans le strict respect de leurs emplacements et des volumes initiaux. La structure anatomique est ainsi restaurée au plus près possible de celle du sujet jeune. La section permet d’enrayer l’action préjudiciable des faisceaux marqueurs et donc de prévenir le vieillissement ultérieur. Le résultat est plus efficace, naturel et stable.
L’intervention demande une nuit d’hospitalisation. Elle est réalisée sous anesthésie générale ou sous anesthésie locale assistée en fonction des cas.
Le Lifting du cou
Beaucoup de patients ayant entrepris un lifting cervico-facial voient le résultat se dégrader plus rapidement au niveau du cou. Ceci s’explique en grande partie parce que les cicatrices sont loin situées dans les cheveux mais aussi par la dynamique spécifique du cou qui fait progressivement disparaître l’angle entre le menton et le cou avec l’apparition de cordes cervicales musculaires, d’excès de peau et dans certains cas de graisse.
Les traitements chirurgicaux classiques tirent la peau et les muscles en haut et en arrière et complète l’action au niveau médian sous mentale par une incision sous mentonnière et une traction musculaire vers l’avant.
La technique publiée tout récemment par le Dr Le Louarn est plus durable car la traction musculaire sous mentale est également faite en arrière au moyen d’une fixation sur l’os hyoïde.
Cas particulier : le lifting quand les sillons paramédians sont marqués sans que la ptose soit installée
Dans le traitement du vieillissement structurel, le Face Recurve® propose un palier intermédiaire entre la médecine esthétique (toxine botulique et fillers) et le lifting lorsqu’on souhaite traiter localement le vieillissement structurel de la zone médiane (cernes, sillons nasogéniens, bajoues, plis d’amertume, cordes cervicales), et que le lifting ne se justifie pas. Il n’y a pas encore d’excès de peau vraiment installé : le visage est marqué, mais la peau est encore tonique. On peut alors proposer une chirurgie localisée et ciblée permettant de traiter le raccourcissement du faisceau marqueur et la chasse graisseuse induite sans cicatrice en zone visible.
Une action chirurgicale ciblée par le Face Recurve®, peut être aussi indiquée en complément d’un lifting classique, dont le résultat sur le vieillissement paramédian s’avère insuffisant. Par exemple en cas de récidive nette du pli d’amertume alors que le reste du visage est tendu par la bonne réalisation d’un lifting classique
L’intervention se fait sans hospitalisation, soit sous anesthésie locale, soit sous anesthésie locale assistée, en fonction du nombre de zones à traiter.
Par une incision limitée, le chirurgien sectionne un ou plusieurs faisceaux marqueurs et replace dans sa place originelle la graisse qui avait été chassée avec le temps par l’action des faisceaux marqueurs. La convexité des muscles de la mimique se trouve ainsi restaurée. Le patient est rajeuni structurellement au plus proche de son anatomie initiale.
Une injection de toxine botulique très ciblée est réalisée quelques jours après l’intervention et une fois que l’on a constaté l’obtention de l’effet désiré afin de bloquer la régénération musculaire du faisceau marqueur sectionné.
Les nombreux travaux fait en traumatologie sportive montre que la mise au repos du muscle pendant la phase de cicatrisation empêche la récupération ultérieure. Grâce à cette action complémentaire par la toxine botulique, on peut espérer non seulement, grâce à la chirurgie du Face Recurve® , traiter localement le vieillissement structurel, mais aussi, par le blocage de la régénération musculaire, enrayer le processus du vieillissement structurel.
L’opération de Face Recurve® pratiquée isolément, ne crée pas de longues cicatrices dissimulées dans les cheveux, puisqu’il n’y a pas de redrappage de la peau (lifting), mais uniquement des actions localisées. Pour traiter un sillon naso-génien, une petite incision est dissimulée dans le nez, pour corriger une bajoue et un pli d’amertume, on passe par l’intérieur de la bouche, enfin pour agir sur une corde cervicale, une petite cicatrice est placée sous le menton.
En conclusion
Une chirurgie de rajeunissement moderne se doit d’être adaptée à la forme et la dynamique du visage mais aussi à l’effet souhaité par le patient. Certains souhaitent « un simple effet bonne mine » tandis que d’autres recherchent l’efficacité maximale. Le chirurgien va donc détailler avec le patient, localisation par localisation, quelles actions sont envisageables et pour quels résultats escomptables (par exemple : effet modéré sur l’ovale ou effet net, remonter nettement le sourcil au centre et plus légèrement sur la queue, action seulement sur le front ou seulement sur l’ovale).
Il est tout à fait possible et souhaitable de nos jours de réaliser des chirurgies de rajeunissement du visage « à la carte », mais il ne faudra pas oublier que :
• Le traitement de l’excès de peau pratiqué seul, alors que le vieillissement structurel du visage n’est pas traité, peut produire un résultat qui sera intuitivement visible pour des tiers (car incohérent). Notamment dans la région centrale du visage, il persistera des cernes marqués, un sillon nasogénien profond, une bouche tombante alors que la partie latérale du visage sera très tendue.
• Sur certains visages émaciés, il est contre-indiqué de procéder à un lifting, si une action de remplissage adaptée n’est pas associée, car retendre sur un visage très creusé par l’âge accentue obligatoirement la visibilité des pertes graisseuses sous-jacentes et donc l’aspect « momie ».
C – Mise en garde et alternatives thérapeutiques
Le lifting ne traite pas les dissymétries préexistantes sans action spécifique et programmée sur celles-ci. Cependant comme après toute intervention à visée esthétique, il est habituel que le patient se regarde et s’analyse plus, et comme les disgrâces qu’il jugeait prioritaires ont été traitées, il arrive que certains patients deviennent alors très gênés par une dissymétrie préexistante qu’ils jugeaient insignifiante avant l’intervention. Il peut donc être utile de discuter d’éventuelles corrections d’asymétrie en pré opératoire.
Tant qu’il n’y a pas trop d’excès de peau, le lifting peut être retardé par l’utilisation de produits de comblements et de toxine botulique. Au début du vieillissement, l’acide hyaluronique permet de dissimuler les cernes et les sillons débutants tandis que la toxine botulique permet de lisser la peau, et de diminuer le vieillissement structurel mais lorsque le visage est trop marqué, seule une chirurgie peut être proposée car des injections pour remplir cette peau en trop donneraient un aspect bouffi peu esthétique
Si on désire obtenir un léger redrappage de la peau, sans pour autant recourir à la chirurgie, il faut s’intéresser aux procédés laser. A condition de faire partie des « bons cas » : pas trop d’excès cutané et encore une certaine tonicité de la peau, ils permettent d’agir légèrement sur l’excès cutané.
Quelle que soit la technique chirurgicale utilisée, on pourra améliorer la cohérence du résultat, en y associant des techniques agissant sur l’épiderme comme les procédés laser et les peelings…
– Le vieillissement d’origine solaire se traduit par des ridules, un aspect fripé, des taches, sur lesquels on obtient des résultats probants, en utilisant des techniques d’abrasion de la peau : peeling, laser ou lampe pulsée, dermabrasion. Le lifting quel que soit la technique utilisée n’est pas efficace sur l’aspect de l’épiderme. Ces techniques visant « à faire peau neuve » sont satisfaisantes si l’exposition solaire est limitée dans les suites et si les risques de troubles pigmentaires ont été correctement évalués en fonction du type de peau et de son état.
N.B. : Le Dr Le Louarn préfère vous adresser à un spécialiste pour les techniques agissant spécifiquement sur l’épiderme.
Dans beaucoup de cas, on pourra aussi améliorer le résultat chirurgical, en complétant la chirurgie par des traitements esthétiques localisés sur les zones non traitées tels que :
– Des injections de comblement avec de l’acide hyaluronique (résultat immédiat mais produit résorbable nécessitant donc des réinjections),
– Des injections de toxine botulique* par exemple pour défroisser la patte d’oie, remonter les sourcils, agir sur la ride du lion, agrandir un œil…,
Il faut noter que ces techniques de comblement, de toxine botulique ou d’action sur l’épiderme, peuvent être aussi proposées par le Dr Le Louarn pour retarder une intervention en luttant contre des symptômes du viellissement dès leur début ou, avec des résultats plus limités chez des patients plus marqués mais qui ne souhaitent pas subir d’intervention.